Une technicienne de recherche de l’Inrae de Toulouse est décédée de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Elle avait travaillé sur des tissus biologiques infectés par des prions. Le laboratoire a suspendu jusqu’à la fin de l’année tous les travaux dans le domaine.
C’est le second décès du même type dans les laboratoires de l’Institut national de recherche agronomique (Inrae). En effet, après la mort d’une première technicienne de laboratoire sur le site de Jouy-en-Josas (Yvelines) en 2019, une ancienne employée de cette même structure est décédée à Toulouse il y a quelques jours. Toutes les deux ont succombé à la maladie de Creutzfeldt-Jakob sur laquelle elle travaillait. Et toutes les deux ont été en contact, dans leur laboratoire respectif, avec des tissus infectés par des prions, agents pathogènes responsables de la maladie, comme le révèle Le Monde.
La première l’avait contractée après s’être coupée alors qu’elle manipulait des organes de souris contaminées. Pour la seconde, une enquête interne à l’Inrae a été ouverte afin de déterminer la manière dont cette technicienne a pu être infectée. Il pourrait s’agir du même mode de transmission que pour sa consœur deux ans plus tôt, ou par l’ingestion de viande contaminée. Il pourrait même être question d’une forme isolée et rare de la maladie.
Dès le mois de juillet dernier, date à laquelle la technicienne toulousaine a déclaré la maladie de Creutzfeldt-Jakob, les laboratoires publics de l’Inrae, mais aussi ceux de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), du CEA et du CNRS, ont suspendu tous les travaux sur les prions. Et ce, jusqu’à la fin de l’année. Pendant cette période, une inspection conjointe avec le ministère de la Recherche et de l’Agriculture doit avoir lieu. Les mesures de sécurité et les conditions de travail des salariés devraient y être observées de près.
Source : Le Monde
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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