Ce lundi 21 septembre, le Dal31 est allé défendre, au ministère du Logement, la cause d’un collectif de 11 étudiants sans-abris. Depuis le début de leur mouvement, en juin dernier, aucune solution de relogement n’a été trouvée.
Le Dal31 se bat pour trouver un logement aux étudiants sans-abris ©Dal31Des représentants du Dal31 ont rencontré, ce lundi 21 septembre, la ministre chargée du Logement Emmanuelle Wargon, notamment afin de plaider la cause d’un collectif de 11 étudiants sans-abris. Un rendez-vous qui s’est apparemment bien passé : « Nous avons été agréablement surpris. La ministre s’est présentée à nous dans un esprit d’ouverture et de transparence, elle était à l’écoute et semble très compétente sur les thèmes que nous portons. Cela nous redonne l’espoir que les lignes bougent », déclare Anaïs Garcia, coordinatrice des permanences d’accès au droit du Dal31. Cette dernière a pu exposer la situation des 11 étudiants dont l’association se fait le porte-voix. Inscrits à l’Université Toulouse Jean-Jaurès, ils n’ont pas de logement fixe depuis plus d’un an pour la plupart.
Ils ont entre 20 et 30 ans, certains sont sans-papiers ou demandeurs d’asile, d’autres ont des enfants. Et ils vivent dans la rue, des squats, ou à plusieurs dans des chambres d’hôtel exiguës, « ce qui est contraire à la loi sur le Droit au logement opposable qui prévoit un hébergement pérenne et adapté », indique Anaïs Garcia. Alors que le contexte sanitaire vient compliquer une situation déjà très précaire, leur rentrée s’annonce chaotique. « Avec tous les jugements qui leur ont été favorables, ils pensaient être rapidement tirés d’affaire. Mais aujourd’hui ils commencent à baisser les bras », rapporte la juriste du DAL31. La préfecture de Haute-Garonne a en effet été condamnée à plusieurs reprises par le tribunal administratif parce que sa Direction départementale de la Cohésion sociale (DDCS) n’applique pas les décisions de justice. « Elle fait preuve de beaucoup de mauvaise volonté. Une attitude inquiétante que nous ne comprenons pas et que nous ne retrouvons pas de manière aussi marquée dans les autres départements ».
Car le phénomène du sans-abrisme des étudiants est national et prend de l’ampleur. Notamment en raison de logements dont les tarifs de location ne cessent d’augmenter, de bailleurs qui réclament toujours plus de garanties et d’un parc public largement insuffisant — le Crous de Toulouse ne peut par exemple répondre qu’à une demande sur cinq. « Les étudiants précaires sont de plus en plus nombreux à se présenter dans nos antennes locales. Et les syndicats constatent une aggravation d’année en année », témoigne la spécialiste du droit au Dal31. L’association attend de pied ferme un nouveau rendez-vous promis par le directeur de la DDCS, en espérant que le ministère du Logement sera intervenu d’ici là pour débloquer la situation.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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