Rallier Marseille depuis Toulouse via une course de sept jours dans la peau d’un sans-abri …C’est le défi hors norme que s’est lancé Fabien Debaucheron pour lutter contre l’exclusion. Conducteur de bus chez Tisséo, Fabien Debaucheron se lance dans le projet fou d’une course de Toulouse à Marseille dans la peau d’un sans-abri
Fabien Debaucheron est parti hier de Toulouse pour un défi hors norme sur tous les plans. Sportif d’abord : ce fou de course à pied s’est fixé l’objectif de rallier Marseille, soit 380 kilomètres, en une semaine. Mais surtout au niveau humain. Car cet exploit sportif, l’homme de 48 ans compte le réaliser dans la peau d’un sans-abri. Afin de soutenir l’association La Bagagerie, basée à Marseille, il a en effet décidé de partir sans argent, sans assistance, sans logement prévu au préalable et, quasiment, sans nourriture. « J’aurai juste un sac à dos avec du rechange et quelques pâtes de fruit. Pour le reste, il me faudra taper à la porte des gens ou des commerçants pour manger et dormir, avec pour seule monnaie d’échange, des dessins d’enfants », explique Fabien Debaucheron.
Bien qu’habitué aux courses en autosuffisance au profit de causes caritatives, celui-ci concède cette fois se lancer dans une aventure extrême. « C’est l’inconnu, je pars à la rencontre de l’humain, en enlevant tous les artifices. Je ne me voyais pas courir pour cette association avec un parcours tout tracé et bien organisé », explique celui qui ne fait visiblement jamais les choses à moitié.
Cela ne fait en effet que deux ans qu’il suit sur Facebook La Bagagerie, structure qui propose de nombreux services aux SDF à Marseille. « Un jour, ils ont lancé un appel pour recevoir du matériel alors j’ai envoyé 5 paires de chaussures de course. Le responsable m’a envoyé une lettre très touchante en me disant que ce genre de geste lui donnait la force de continuer. Comme cela ne m’avait pas coûté grand-chose, j’ai cherché le moyen de m’investir plus », raconte-t-il.
Ce sera donc en « courant utile ». Tel qu’il envisage depuis plusieurs années désormais sa grande passion, née au collège. Après avoir tutoyé le haut niveau de sa discipline et caressé l’espoir d’en faire son métier, les blessures, le dégoût envers le dopage, puis la marchandisation du running l’ont en effet poussé à fuir la compétition. Aujourd’hui, Fabien Debaucheron ne court plus « qu’à l’affectif ». Sa motivation, entre Toulouse et Marseille sera ainsi d’attirer un peu de lumière sur les invisibles, « ceux qu’on ne prend plus la peine de regarder ».
Mais aussi, un peu, de valoriser l’image des conducteurs de bus, métier qu’il exerce au sein du réseau Tisséo à Toulouse. Entre « l’agressivité et les voyageurs scotchés à leur téléphone », cet ancien marin pompier déplore en effet une certaine perte du contact humain. C’est pour cette raison qu’il a décidé de s’élancer depuis le dépôt d’Atlanta, dimanche matin, en présence de ses collègues.
Son périple devrait s’achever à Marseille le 17 octobre, date symbolique de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. L’ensemble des dons recueillis grâce à son action, via la plateforme Hello Asso, seront reversés à l’association.
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