Quatre mois après la fin du confinement, l’Atmo Occitanie a fait le point sur l’impact de la reprise de l’activité sur la pollution de l’air à Toulouse et dans la région.
Quatre mois après le déconfinement, la pollution de l’air repart sensiblement à la hausse à Toulouse © Claire05 / PixabayL’Atmo Occitanie, l’observatoire régional de la qualité de l’air, présentait hier l’évolution de la pollution à Toulouse depuis le déconfinement, le 11 mai dernier. Quatre mois après la fin de cette période hors norme, marquée par l’arrêt presque complet de l’activité et du trafic routier, que reste-t-il de cette parenthèse d’air (presque) pur ?
Pour répondre, l’Atmo analyse trois composants : le dioxyde d’azote (NO2), les particules fines et l’ozone (O3). Et ce, dans deux types de zones géographiques : aux abords des grands axes routiers ou en milieu urbain normal. Le constat est sans appel : à Toulouse comme dans l’ensemble de la région, la tendance est à un quasi-retour aux chiffres d’une semaine type, avec des indicateurs en constante augmentation depuis le déconfinement, bien qu’encore légèrement inférieurs aux moyennes des années précédentes.
Ainsi à Toulouse, sans surprises, les données enregistrées par les stations influencées par le trafic routier font état d’une nette augmentation des concentrations de NO2. Celles-ci ont bondi de 100 % depuis le déconfinement et continuent de croître progressivement, même si elles restent à ce jour inférieures de 13 % à la situation normale (base établie sur les années 2017, 2018 et 2019).
À titre de comparaison, ces mêmes concentrations aux abords des axes routiers de la Ville rose avaient chuté de 61 % pendant le confinement. En situation de fond (milieu urbain classique), cette baisse était de 57 % à Toulouse, la plus importante parmi toutes les grandes villes de la région. Or, cet été, sur ces mêmes zones, en lien avec la reprise de l’activité, les concentrations de dioxyde d’azote ont augmenté de 53 % par rapport au confinement. Là aussi, elles restent légèrement plus faibles qu’en période normale (environ 11 %).
En ce qui concerne les particules fines, aucune tendance marquée ne se dégage dans l’agglomération toulousaine. « Il est difficile d’évaluer l’impact des mesures de confinement sur les concentrations de particules fines mesurées, au regard de la forte influence des conditions météorologiques, ainsi que de la multitude des sources d’émissions de ce polluant », explique Dominique Tilak, présidente d’Atmo Occitanie.
Les moteurs diesel ne sont en effet pas les seuls émetteurs de ces particules, qui peuvent également émaner des secteurs résidentiel ou agricole. Pendant le confinement, par exemple, du fait des conditions météorologiques et des émissions supplémentaires générées par l’occupation plus importante des foyers (chauffage, brûlages des déchets verts…), des concentrations de particules fines plus élevées qu’en situation normale ont été constatées. Depuis la fin-juillet, ces niveaux sont sensiblement les mêmes que lors des années précédentes à la même époque.
Quant à la pollution à l’ozone, l’étude d’Atmo fait état cet été à Toulouse de moyennes de concentrations 7 % inférieures aux trois années précédentes. « Une situation qui s’explique par la baisse des concentrations dans l’air des polluants précurseurs qui contribuent à la formation de l’ozone, tels que les oxydes d’azote et les composés organiques volatils », détaille Dominique Tilak.
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