Depuis 5 ans, les Occitans font de moins en moins d’enfants. Au point qu’en 2017, le nombre de décès a dépassé celui des naissances. Entre baisse de la natalité et vieillissement des baby-boomers, la croissance démographique ne tient plus que sur les nouveaux arrivants.
Démographie, les naissances chutent en Occitanie © DRL’Occitanie, portée par des métropoles très dynamiques comme Toulouse ou Montpellier, connaît une croissance démographique particulièrement forte (+0,8 % par ans). En 45 ans, la région a ainsi gagné près de deux millions d’habitants pour atteindre une population totale de 5,9 millions de personnes. Mais depuis 2015, la baisse de la natalité met un véritable coup de frein à ce dynamisme. À l’exception de la Haute-Garonne, de l’Hérault et du Gard qui continuent d’afficher un excédent naturel, dans tous les départements de la région, le nombre de naissances est désormais inférieur à celui des décès.
Cela faisait plus de 40 ans que les maternités enregistraient, chaque année, plus de naissances en Occitanie. Avec un pic, en 2014, supérieur à 61 000 naissances. Ainsi, selon une étude de l’Insee Occitanie, le solde naturel (la différence entre nombre de naissances et de décès) était alors excédentaire et apportait 8 600 habitants à la région. Cinq ans plus tard, ce solde est devenu déficitaire. Ainsi, les 57 700 nouveaux nés comptabilisés en 2019, soit 457 de moins que l’année précédente, ne compensent pas le nombre de décès et font même perdre 2 000 habitants à l’Occitanie. Un coup de frein à la croissance démographique qui reste toutefois positive grâce à son solde migratoire positif. Un phénomène particulièrement prononcé en Haute-Garonne où le dynamisme économique de la métropole toulousaine attire de nombreux nouveaux arrivants.
Selon l’institut, cette baisse de la fécondité, qui s’établit à 1,72 enfant par femme en Occitanie (contre 1,84 en France métropolitaine), s’explique par deux facteurs. D’une part la diminution du nombre de grossesses chez les femmes âgées de 15 à 34 ans qui selon l’Insee serait « liée à la place de la femme dans la société et à l’évolution des mentalités ». « Soucieuses de leur carrière et maîtrisant leur fécondité, les femmes ont tendance à prolonger leurs études et ont leurs enfants de plus en plus tard », constate ainsi l’organisme dans son rapport. D’autre part, la récession économique entraînée par la crise financière de 2008 provoqué un premier tassement du nombre de naissances : « Le chômage et la précarité, en se maintenant à un niveau élevé, ont pu retarder le calendrier des naissances, une partie des couples reportant leur projet de fécondité en attendant un avenir moins incertain. »
Contrairement à celle de la natalité, la courbe du nombre des décès dans la région n’a pas cessé de croître, franchissant même le seuil des 50 000 décès annuels. « En 2019, 59 700 personnes sont décédées en Occitanie ; il s’agit du niveau le plus élevé observé au cours des 45 dernières années », constate l’Insee Occitanie. Une augmentation qui serait due au vieillissement des baby-boomers, cette génération d’enfants nés massivement au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et qui atteint désormais un âge de forte mortalité. Au 1er janvier 2020, près d’un habitant sur quatre est âgé de 65 ans ou plus en Occitanie contre seulement un sur six en 1975. Les plus de 85 ans représenteraient même, aujourd’hui, 4 % de la population totale. Soit trois fois plus qu’en 1975.
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