Ce vendredi 2 avril, Clarisse et Virgile sont jugés au Tribunal Correctionnel de Toulouse pour avoir décroché le portrait présidentiel de la mairie de Mérenvielle en 2019. L’action #DécrochonsMacron était organisée nationalement par le mouvement Action Non-Violente COP21 dans le but de dénoncer la passivité du gouvernement face à l’urgence climatique.
Au cours de l’été 2019, Virgile et Clarisse ont participé à la campagne nationale #DécrochonsMacron à l’initiative du mouvement d’Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21). C’est donc à la mairie de Mérenvielle, à l’Ouest de Toulouse, que les deux activistes ont décroché le portait présidentiel. Un geste symbolique, organisé pour dénoncer l’inaction du gouvernement face à l’urgence climatique.
Placés en garde à vue, ils sont rejoints par Alice, arrêtée pour être venue les soutenir devant la gendarmerie. Les trois militants d’ANV-COP21 sont jugés ce vendredi 2 avril, au Tribunal Correctionnel de Toulouse. Poursuivis pour « vol », Virgile et Clarisse encourent jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Plusieurs procès de “décrocheurs” ont déjà eu lieu en France. La plupart ont été condamnés à verser une amende de plusieurs centaines d’euros, le plus souvent avec du sursis. Quatre autres personnes ont été relaxées. Ce vendredi, un rassemblement en soutien est organisé devant le tribunal dès huit heures.
Le 19 juillet 2019, Virgile et Clarisse sont entrés « calmement dans le bâtiment, et se sont saisit du portrait présidentiel » se souvient Virgile. « Ce n’était pas un vol, nous comptions réquisitionner le portait jusqu’à ce que le gouvernement tienne ses promesses émises lors de la COP21 » témoigne le jeune homme. Placés en garde à vue, Clarisse et Virgile sont interrogés, puis libérés. Après plusieurs reports de procès, notamment dus à la crise sanitaire, la date est finalement fixée ce 2 avril.
« Je ne pensais pas que ça irait aussi loin, et surtout pas que l’État avait l’intention de nous poursuivre avec une si grande ténacité », poursuit Virgile. « La justice n’a pas été saisie pour atteinte à la République. Mais bon, si nous avions décroché un autre tableau que celui du Président, nous n’aurions peut-être pas été sanctionnés » souligne le jeune homme.
« J’ai toujours été sensible aux réflexions sur l’environnement » se souvient Virgile, qui a grandi dans le Tarn, à proximité de Cordes-sur-Ciel. Il participe depuis trois ans aux actions organisées par l’ANV-COP21, branche de l’association Alternatiba. « Je prends également part à des maraudes et des interventions avec les faucheurs volontaires » poursuit le jeune homme de 31 ans. Clarisse aussi, est impliquée dans la cause animale et environnementale. « C’est une personne qui possède une grande sensibilité pour toutes ces questions » déclare Virgile. Concernant Alice, « elle ne fait pas partie de toute cette affaire, elle n’a même pas participé à l’action » tient à souligner le militant, alors que la jeune femme est bien souvent assimilée à l’action.
« Nous savions que nous allions avoir affaire à des personnes qui n’étaient pas d’accord avec nous, mais nous ne pensions pas que nous risquerions autant », regrette le décrocheur. « Mais dans tous les cas, je continuerai de penser que mon action est légitime » termine-t-il. Aujourd’hui, il espère que la justice évoluera vers un jugement plus social, en faveur de l’action climatique.
Alix Drouillat
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