Suggestions – L’implantation d’un centre commercial suscite souvent de vifs débats sur un territoire. L’arrivée de Val Tolosa à Plaisance-du-Touch ne déroge pas à la règle. Et certains élus ont même une idée bien précise de ce qui pourrait être envisagé à la place.
Pour certains, l’installation d’un centre commercial dans une ville est une aubaine. D’abord, l’enjeu est celui de l’attractivité du territoire puisque le flux des clients drainé par une grande surface bénéficie économiquement à toute la commune sur laquelle il est implanté. Ensuite, et surtout, l’arrivée d’un tel projet génère des recettes fiscales comme la taxe foncière, mais aussi la taxe d’aménagement permettant un réinvestissement dans la construction de routes et de structures publiques. Sans oublier les revenus fiscaux équivalents à l’ancienne taxe professionnelle encaissés par l’intercommunalité. Ce serait le cas à Plaisance-du-Touch, avec l’installation de Val Tolosa, comme le souligne son maire Louis Escoula : « Quel maire refuserait 5 millions d’euros par an au seul titre de la taxe foncière ? » Fervent défenseur du projet, il y voit une opportunité de développer sa ville.
Mais comme l’explique François Lépineux, maire de Brax, « ce type de programme a des conséquences sur tout un bassin de vie et pas que sur une commune. » Lui y voit donc beaucoup d’inconvénients. « D’abord, le surnombre des très grandes surfaces qui, selon des études, seraient en baisse de fréquentation, mais aussi l’impact négatif sur les autres centres commerciaux à proximité. Ensuite, la saturation de la circulation, la pollution lumineuse et la concurrence avec les commerces de proximité ».
Mais au-delà des prises de position sur le projet en lui-même, certains élus vont plus loin et réfléchissent à un aménagement du plateau de la Ménude sans Val Tolosa. Du côté de Brax, on pense à un projet d’agriculture périurbaine. « Le Scot (le document fixant les grandes règles d’aménagement dans la métropole, ndlr) tend à stopper l’artificialisation des sols. Pourquoi, alors, ne pas réimplanter de l’agriculture ? Toulouse Métropole cherche 10 000 hectares, c’est l’occasion ! », explique François Lépineux. En effet, la collectivité qui souhaite atteindre 10 % d’autonomie alimentaire d’ici 2030 pourrait être intéressée par un tel projet. Le maire imagine même que les exploitants puissent se regrouper et développer, sur place, la transformation et la vente de leurs produits. Autrement dit, le retour au circuit court en opposition à la grande distribution.
Et les idées fusent sur la commune même de Plaisance-du-Touch. Dans l’opposition municipale, Agnès Cerovecki, opte pour « l’implantation d’entreprises industrielles et de services. Sur une partie du plateau de la Ménude, certaines sont déjà présentes, il faudrait donc en attirer de nouvelles. Je vois un joli lieu qui ne ressemblerait pas à une zone industrielle mais qui serait arboré, avec des plans d’eau. Un genre de Sophia Antipolis (à Antibes, ndlr) à la Toulousaine », explique-t-elle.
« Ou alors un parc naturel urbain », lance Nicole Regnault-Violon, également élue d’opposition à Plaisance-du-Touch. Elle prend pour exemple le parc de la Tête d’Or à Lyon. « Il pourrait y avoir des jardins botaniques, un petit zoo, des activités pour enfants, un lac aménagé… », précise-t-elle, tout en concédant que « ces investissements ne produiraient pas de recettes importantes comme pourrait le faire un centre commercial ».
Autant de propositions qui traînent dans les tuyaux mais qui n’ont pas été étudiées à ce jour. « Faute de concertations avec les élus et les habitants, bref avec les principaux acteurs du territoire », s’écrient en cœur les élus opposés à Val Tolosa. Pour remédier à ce problème général, une meilleure représentation dans les Commissions départementales d’aménagement commercial (CDAC) pourrait être une solution. « Cette instance examinant les demandes d’exploitation commerciale devrait être constituée d’acteurs locaux, légitimes », conclut François Lépineux.
Dossier ” Val Tolosa : des alternatives en rayon ” :
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