SOCIETE – Passer les mêmes diplômes qu’un homme, travailler autant de temps que lui, être aussi performante, puis découvrir un bulletin de salaire différent et attendre en vain l’appel qui annonce une promotion pourtant méritée. Les inégalités persistent au bureau, à l’usine, à l’atelier, dans l’entreprise en générale. Cette semaine, le JT met en lumière ceux qui travaillent à contre-courant, les femmes et les hommes qui font de la parité une priorité.
A 16h34, lundi dernier, à l’appel du collectif Les Glorieuses, les femmes étaient appelées à cesser le travail pour dénoncer les inégalités salariales. A cette heure fatidique, les hommes auront touché ce que leurs homologues féminins gagneront en toute une année. Une manière symbolique de rappeler que, en France, les salariéEs perçoivent un salaire de 15% inférieur à celui des hommes. En Occitanie, le constat est même pire puisque l’Insee révèle que ce taux atteint les 20%. Et plus les responsabilités, et donc les revenus moyens, augmentent et plus les différences sont visibles. En effet, dans sa dernière étude, l’institut de statistiques constate que les femmes dirigeantes d’entreprise, autoentrepreneuses ou qui exercent des professions libérales, ne gagnent que 76% du revenu de leurs semblables masculins. Ce chiffre tombant à 72% avec l’âge, et indirectement l’expérience. Et même si les prévisions estiment que les femmes prendront plus de place dans le paysage entrepreneurial avec les nouvelles générations, « encore faut-il s’assurer qu’elles ne s’autocensureront pas », s’inquiète Nadia Pellefigue, vice-présidente de la région Occitanie, en charge du développement économique mais aussi des questions d’égalité femme-homme. Selon elle, il convient de prendre le problème à la base : « Il faut cesser de consommer comme nous le faisons, en achetant des cuisinières pour les filles et des ateliers de bricoleurs pour les garçons ! » De même, « nous devons ouvrir le champ des possibles en termes d’éducation et ne plus cantonner les femmes au secteur des services et de la santé. Leur faire comprendre que les métiers techniques aussi leur sont accessibles », termine-t-elle, le poing serré pour preuve d’intime conviction. Pour y parvenir, les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs mesures, notamment des sanctions financières pour les entreprises ne respectant pas la législation de 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, les entreprises elles-mêmes mènent des actions en interne, et les citoyens se mobilisent pour dénoncer cette injustice. Dans le dossier de cette semaine, le Journal Toulousain est allé rendre visite à ces femmes et hommes qui estiment qu’à travail égal, le salaire doit l’être aussi.
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Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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