CIMENT – Alors que la première tranche des logements est livrée, un chantier reste entier : insuffler de la vie culturelle et du lien social. En attendant de lancer officiellement le réaménagement des emblématiques halles, les entrepreneurs qui portent le projet vont organiser les premiers événements à partir de mi-décembre.
Il y a 20 ans, elles abritaient encore des employés… Aujourd’hui, les halles de la Cartoucherie attendent patiemment leur seconde vie. D’ici mi-décembre, les choses devraient commencer à bouger si l’on en croit Sylvain Barfety, le président de la SAS du Tiers-Lieu. Cette entreprise a décroché en mars 2017 l’appel à projets lancé par la mairie de Toulouse pour réaménager les halles 121 et 128, derniers vestiges de l’ancienne usine de cartouches.
Dans ce vaste espace de 15 000 m², un tiers-lieu verra le jour fin 2019, début 2020. « Nous voulons créer un endroit hybride porteur de transition aussi bien écologique qu’économique », explique Sylvain Barfety, entrepreneur cofondateur de Darwin à Bordeaux et qui se définit comme le chef d’orchestre. Six investisseurs, dont lui, ont mis sur la table 26 millions d’euros.
La halle sera composée de différents pôles. Le pôle culturel, coordonné par Gilles Jumaire, le créateur l’agence de production de spectacles Bleu Citron, s’articulera autour d’une salle polyvalente pouvant accueillir de 500 à 800 personnes. « Il y aura de la musique, de la danse, du théâtre », détaille Sylvain Barfety.
Un pôle gastronomique s’installera dans une halle de 3000 m² avec 15 échoppes proposant de la cuisine du monde. La société All 4 You, qui gère plusieurs restaurants à Toulouse, ne fait plus partie des investisseurs. C’est Thierry Monassier, créateur de Manger, une table parisienne renommée accueillant des jeunes en insertion, qui a pris le relais. Là encore, l’ambition affichée est d’aller vers la transition. « Nous voulons inciter les restaurateurs à s’approvisionner en produits locaux et si possible bio, grâce à des achats groupés. Les clients mangeront dans un vaste espace central commun, le service et la plonge seront mutualisés afin de gérer les déchets. »
Un pôle sportif porté par The Roof verra également le jour avec, au programme, escalade, slackline, parkour mais aussi un hammam et des salles de yoga. « Ces activités permettront d’en financer d’autres en direction des seniors, des jeunes présentant des troubles psychiques, moteurs, ou familiaux. Le but est de les aider à reprendre confiance à travers les sports d’équilibre », précise Pierre-Olivier Dupuy, président de The Roof Toulouse. S’y ajoutera une école de danse hip-hop et le BBB centre d’art.
L’autre partie du lieu sera occupée par une auberge de jeunesse, ainsi qu’un espace de séminaires et de coworking. À partir de 18 heures, des salles seront mises à disposition des associations et des acteurs du quartier. Une ouverture que se chargera de faire vivre l’entreprise Allo Bernard, qui vient d’installer une conciergerie à la Cartoucherie.
En attendant le lancement des travaux et si les autorisations administratives sont obtenues, un cinéma éphémère de 120 places devrait voir le jour. Et mi-décembre, un week-end d’ateliers et de spectacles marquera les premières animations du quartier.
De leur côté, des habitants dénoncent le manque d’équipements publics. « Nous souhaitions une piscine afin de remplacer celle d’Ancely. On nous a répondu que nous pouvions aller à Blagnac… », glisse Gérard Sauton, du comité de quartier Fontaine-Garonne. Ludovic Favre, qui aménagera en janvier dans la coopérative d’habitat Abricoop, regrette quant à lui « l’absence de lieux pour les enfants comme une ludothèque ou une médiathèque, ou encore des terrains de sports et de jeux ».
Dossier : Quoi de neuf à la cartoucherie ?
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