Un dispositif de téléassistance d’urgence, via un téléphone portable, appelé TGD a été mis en place depuis novembre 2015 en Haute-Garonne. À destination des femmes victimes de violences conjugales et de viol, il a été expérimenté en Seine-Saint-Denis où il a déjà permis de sauver plus de 200 personnes depuis 2009.
Plus de 200 femmes ont pu être secourues grâce au dispositif Téléprotection grave danger (TGD) depuis 2009, en Seine-Saint-Denis, département dans lequel il a été expérimenté. Réservé aux personnes en situation de danger immédiat suite à des violences conjugales ou des viols, il permet de mettre à leur disposition un téléphone portable sur lequel est préenregistré un numéro d’urgence. Ainsi, sur simple pression d’une touche, les femmes peuvent se mettre en relation avec une plateforme de téléassistance. Cette dernière déclenche l’intervention des forces de l’ordre si nécessaire. Une action rapide qui peut sauver des vies.
À Toulouse, le TGD a été mis en place en novembre 2015. C’est le Service d’aide aux victimes d’information et de médiation (Savim) qui, sur saisie du parquet ou de partenaires locaux engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, est chargé de coordonner le programme. « Cinq téléphones sont actuellement disponibles et trois ont été attribués », précise Françoise Passuello, directrice du Savim à Toulouse.
La Délégation aux droits des femmes du Sénat, par la voix de François Laborde, sa vice-présidente et sénatrice de Haute-Garonne, demande une meilleure répartition de ce dispositif sur le territoire. Mais le Savim rappelle que le nombre peu important des téléphones disponibles s’explique par la rareté des situations nécessitant sa mise en place : « Les conditions du déclenchement de la TGD sont strictes car il s’agit d’un recours ultime. Il est indispensable que la personne soit séparée de manière définitive de son agresseur, qu’il y ait eu une décision d’éloignement, que la personne ait été identifiée comme une victime majeure, et bien sûr qu’elle soit disposée à utiliser le téléphone. » Des situations assez rares d’après le Savim.
En 2017, aucun des trois appareils distribués en Haute-Garonne n’a été actionné. Mais depuis 2015, les services départementaux de police sont intervenus trois fois suite à un appel d’urgence émis via le dispositif. Une protection avérée donc mais aussi « une façon de rassurer les femmes victimes de violence conjugale qui craignent de voir leur bourreau les approcher », conclut Françoise Passuello.
Dossier ” Faire corps contre les violences conjugales ” :
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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