ILLIMITE. C’est un concept qui nous a tapés dans l’œil : une start-up américaine propose à ses salariés de prendre des congés illimités. Finies donc les ringardes cinq semaines de congés payés ? Finies aussi les inégalités de droit entre CDI et indépendants ? « C’est ce qu’on va voir », répond le PDG d’Evercontact qui vient d’importer le modèle dans l’hexagone.Une organisation qui répond à notre obsession croissante du temps libre, explique le sociologue Jean Viard. Un modèle que vient gripper un petit grain de sable : depuis 10 ans, le numérique et la connexion troublent la limite entre le travail et les congés. Bonne nouvelle, entre partage, détox et 3D, les solutions débarquent déjà ! Elles sont là : dans les pages de ce dossier.
Et si on ne comptait plus ses congés ?
Ils ont choisi de faire confiance aux salariés et de ne pas limiter les congés. Chez Evercontact, des règles existent pour tirer le meilleur de chacun.
« Chez Evercontact, on encourage les gens à se responsabiliser, ils ont des projets à mener et c’est à eux de s’organiser ». Depuis sa création, il y a quatre ans, cette start-up spécialisée dans l’optimisation des carnets de contact, a choisi de ne pas compter les heures et les congés de ses salariés. Certes, sur le papier les cinq semaines annuelles sont obligatoires, mais la réalité est tout autre. « On encourage chacun à choisir son rythme et à l’indiquer. On refuse de faire travailler tard des lève-tôt. Idem pour les congés. Si un salarié veut partir quelques jours et que cela n’handicape pas son travail, il peut le faire, à condition de prévenir», explique Gaëlle Recourcé, l’une des trois fondatrices de la société. « Mais attention », précise-t-elle, « ce n’est pas parce que les congés sont illimités que l’on fait n’importe quoi ».
Jusqu’à maintenant, chez Evercontact, aucun salarié n’a abusé du système. Mais pour Jean Jean-Pierre Azais, le pari de l’entreprise est risqué. Le conseiller toulousain en relation de travail et gestion d’entreprise nuance : « Si un des salariés n’est pas satisfait du nombre de vacances qui lui est accordé, il peut porter l’affaire aux prud’hommes et accuser son employeur de discrimination. Il peut aussi réclamer que les congés qui lui ont été refusés lui soient payés. » Jean Pierre Azais ajoute : « L’employeur donne souvent une plus grande charge de travail au salarié qui se débrouille. Et le pire c’est que le salarié se sentant libre, s’auto-exploite pour répondre aux demandes du client. »
Gaëlle Recourcé jongle avec les plannings des 12 salariés d’Evercontact. Une seule contrainte : une réunion quotidienne de dix minutes à 9h45. Elle avoue pouvoir accorder difficilement plus de trois semaines de vacances d’affilée, car l’entreprise est petite et elle a du succès. « Il faut savoir gérer les exigences des clients et du coup faire vraiment très attention à la pression que l’on met sur nos chargés de projets ».
Anne Mignard
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