Savoir comment réagir face à un discours radicalisé, ça ne s’invente pas. C’est pourquoi une formation dédiée a été ouverte à l’université Toulouse II Jean-Jaurès. Intitulée “Prévention de la radicalisation”, elle permet aux professionnels pouvant être en contact avec un public à risque de détecter ce phénomène et de le conjurer.
Les professionnels de l’animation et de l’éducation, les élus politiques, les spécialistes des réseaux numériques et les responsables de services de sécurité et/ou d’accueil, tous peuvent se retrouver face à la radicalisation. Il est alors impératif de savoir réagir. Encore faut-il repérer les signes caractéristiques. Pour cela, l’université Toulouse II Jean-Jaurès a mis en place une formation baptisée “Prévention de la radicalisation”.
« Cette formation permet aux stagiaires d’acquérir des compétences en matière de prévention de radicalisation violente des jeunes. Il s’agit tout d’abord de comprendre le phénomène et les fils invisibles utilisés pour embrigader. Également, de repérer les signes et les différentes formes de radicalisation », explique l’équipe pédagogique. Après la théorie, la pratique : « Les intervenants préparent les participants afin qu’ils sachent quoi faire devant des cas de radicalisation, qu’ils connaissent les personnes-ressources et les modalités de prise en charge existantes », précise-t-elle. De même, la formation, prévue sur trois journées consécutives, accompagne les élus dans l’élaboration des politiques de la ville visant à lutter contre la radicalisation.
Pour cela, les stagiaires améliorent leurs connaissances culturelles des éléments actifs dans les réseaux terroristes et apprennent à identifier des typologies de personnes radicalisées ainsi que les dispositifs étatiques permettant de les signaler. Ils pourront également développer leurs compétences de diagnostic et de repérage : « Ils doivent par exemple faire la différence entre un jeune qui écoute de la musique et un autre des chants religieux islamistes », détaille l’équipe. Pour finir, il s’agit pour chaque participant de trouver son rôle parmi les acteurs de la prévention : « Un enseignant n’est pas un éducateur spécialisé et inversement. Chacun doit tenir sa place tout en collaborant. »
Dossier ” Radicalisation : Toulouse innove dans la prévention ” :
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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