Par Michaël Ducousso
DÉPAYSANT – Depuis 1971, l’association World wide opportunites on organics farms (Wwoof) permet aux voyageurs de découvrir le monde des fermes organiques et biologiques de l’intérieur. Des vacances originales qui séduisent les citadins.
À genoux dans les rangs de basilic, Flore Chaon pince les fleurs des plantes avec le sourire. Malgré la chaleur et l’aspect répétitif de la tâche, elle ne se plaint pas ; c’est le programme des vacances qu’elle a choisi. Car Flore n’est pas une saisonnière comme les autres, c’est une wwoofeuse. Elle est venue aider Alexandre Belin sur son exploitation, à Seysses, en échange du gîte et du couvert.
Une colonie de vacances à la ferme
Ce système permet « à des étudiants, comme moi, de partir en France ou à l’étranger pour découvrir des régions à moindres frais », explique-t-elle. « C’est un échange de bons procédés : j’aide Alexandre et, à côté de ça, j’ai un lit confortable, je suis nourrie… et on rigole bien !» Dans les champs de Macadam Gardens, l’ambiance est en effet détendue : la wwoofeuse et les travailleurs s’activent dans la bonne humeur, avec la musique qui résonne près des bassins de spiruline.
Quand la journée de labeur s’achève, l’atmosphère « colonie de vacances écoresponsable » se poursuit autour de la piscine, dans la colocation où vit Alexandre et où il accueille Flore le temps de son séjour. Pour l’hôte, qui n’en est pas à son premier wwoofeur, l’expérience est toujours enrichissante : « Il y a un temps sur l’exploitation où l’on travaille et où j’apprends des choses à l’autre personne. Et un temps, à la colocation, où on échange, où on discute de ce qu’ils peuvent visiter… » « C’est comme ça que le week-end dernier, je suis partie à Foix avec une colocataire d’Alexandre », intervient Flore. « C’est quelque chose que je n’aurais pas forcément faite toute seule. Avant de venir ici en wwoofing, je ne connaissais pas la région. Depuis, j’ai découvert Toulouse, Goyrans et Narbonne. »
Mélange des cultures et retour à la terre
Ce mix entre séjour touristique et travail à la ferme a fait le succès de l’association Wwoof. Lancée en 1971 au Royaume-Uni, elle a depuis développé un réseau de plusieurs centaines de fermes à travers le monde. Des exploitations à la démarche durable et écoresponsable qui, en échange de 25 heures de travail hebdomadaires, offrent aux voyageurs l’occasion de visiter le pays autrement.
Alexandre Belin, lui-même, a découvert le concept en tant que wwoofeur au Brésil et en Nouvelle-Zélande. « J’y ai trouvé de nouvelles facettes de l’agriculture, mais aussi d’autres cultures », raconte-t-il. Depuis, il laisse la porte de son exploitation ouverte aux wwoofeurs. « Même s’il n’y a pas de démarche professionnelle derrière, il faut qu’ils soient motivés », prévient toutefois le maraîcher. « Ils doivent s’intéresser au monde agricole et avoir envie d’apprendre, parce qu’il faut suivre le rythme de l’exploitation. »
Une contrainte qui ne semble pas déplaire aux citadins toulousains, de plus en plus nombreux à contacter Alexandre. Pour certains, cela correspond à un désir de changer de vie professionnelle. Pour d’autres, c’est tout simplement le besoin de mettre les mains dans la terre.
Comment devenir Woofeur ?
L’organisation Wwoof a des fermes adhérentes dans une centaine de pays. Vous pouvez les découvrir via le site wwoofinternational.org. Beaucoup d’hôtes vous demanderont d’être majeurs et l’adhésion en tant que wwoofeur est payante. En France, elle coûte 25 euros minimum.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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