VIVIER – Dans les entreprises et associations de l’économie sociale et solidaire, l’arrivée de la génération du baby-boom à la retraite va créer de nombreuses opportunités d’emploi dans les dix prochaines années.
« Un tiers des salariés de l’économie sociale et solidaire vont partir à la retraite d’ici 12 ans », lance Muriel Nivert-Boudou, déléguée générale de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire d’Occitanie. En cause, l’arrivée des baby-boomers à la fin de leur carrière.
De nombreuses opportunités seront donc à saisir dans les prochaines années. « Tous les métiers et toutes les activités seront concernés », précise Muriel Nivert-Boudou, en rappelant que l’ESS irrigue l’ensemble des secteurs économiques.
Quatre grands domaines se dessinent néanmoins. Selon l’Observatoire national de l’ESS d’ici 2025 en France, 287 000 emplois pourraient se libérer dans l’action sociale, 120 000 dans l’enseignement, 75 000 dans les activités financières et d’assurances, 61 000 dans la santé. En Occitanie, 66 000 départs devront ainsi être gérés par les structures relevant de l’ESS.
L’ESS poursuit donc une dynamique de recrutement observée depuis plusieurs années. En 2014, la Chambre régionale a par exemple mesuré qu’entre 2003 et 2013, l’emploi a en effet progressé de 16,6 %. Cela représentait 5 points de plus que dans le privé hors ESS.
Et, selon Muriel Nivert-Boudou, ces emplois ne se situent pas qu’en zone urbaine. « Ils maillent tout le territoire de la région. Les entreprises se montent bien souvent pour répondre à un besoin qui n’est pas couvert par les autres secteurs, notamment en zone rurale. Le principal employeur en Lozère c’est l’ESS ! » lance-t-elle.
Si les salaires sont globalement moins élevés que dans le privé hors ESS (-15% sur le salaire annuel brut en 2013) ou le public (-7%), ils n’en répondent pas moins, « aux aspirations de la nouvelle génération ou de personnes tentées par une reconversion professionnelle et en quête de sens », estime la déléguée générale. « On trouve les mêmes métiers que dans les autres secteurs, mais la finalité de l’entreprise est souvent, même si ce n’est pas systématique, tournée vers une utilité sociale. Par ailleurs, le mode de gouvernance diffère. Cette dernière est plus partagée sur le principe d’un homme, une voix ».
De quoi apporter satisfaction à la grande majorité des personnes y travaillant. Selon une vaste étude menée auprès de plus de 6 000 salariés et dirigeants de l’ESS par Chorum, mutuelle de protection sociale complémentaire, le sentiment d’utilité est ainsi partagé par 83 % des salariés et par 93 % des dirigeants en 2017.
Les structures évoluant dans l’ESS vont néanmoins devoir anticiper les mutations liées à des départs à la retraite, en prenant la question de la formation et du recrutement au sérieux. Un enjeu qui sera abordé le 30 novembre prochain à l’occasion des premières rencontres de l’Observatoire régional de l’ESS d’Occitanie à Montpellier.
Bio : Muriel Nivert-Boudou, déléguée générale de la Chambre régionale de l’Économie sociale et solidaire d’Occitanie.
Dossier ” Pourquoi l’économie solidaire a de l’avenir ? ” :
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