Et si l’on s’adressait directement à un élu en quelques clics ? Si l’on votait en ligne pour valider une proposition de loi ? Ou l’on participait à l’élaboration du budget de sa commune ? Bienvenue dans l’ère des “civic tech”. Encourageant la participation et la transparence, de nombreux dispositifs numériques ambitionnent de donner un coup de jeune à la démocratie et de combler le fossé entre politiques et citoyens. Le JT est allé à la découverte de ces idées balbutiantes mais prometteuses.
Le 10 avril prochain, sera officiellement lancée la campagne pour les élections présidentielles. Dans cette course à l’Élysée, les candidats useront de différents moyens pour séduire les électeurs. Tractages, meetings, débats et autres outils traditionnels de campagne, sans oublier le numérique (réseaux sociaux, blogs, chaînes YouTube, sites officiels…). Politologues et médias s’interrogent sur leur poids dans les campagnes. Donald Trump lui-même pourrait en témoigner. Selon, Marie-Cécile Naves, auteure de “Trump : l’onde de choc populiste”, bien utilisés, ces derniers s’avèrent être des armes de propagandes redoutables « car la maîtrise de la communication est totale, sans contradicteurs, contrairement à une interview. »
Et les candidats ont bien compris l’importance d’Internet dans les débats politiques. En France, Jean-Luc Mélenchon semble avoir pris une longueur d’avance. Avec 160 700 abonnés à sa chaîne YouTube, il détourne ainsi les codes et contraintes des médias traditionnels. Du côté des réseaux sociaux, la chasse aux fans est également ouverte. À Toulouse, c’est Laurence Arribagé (LR) qui, du haut de ses 18 000 “j’aime” devance le maire de la ville Jean-Luc Moudenc (15 000) et le frontiste Julien Leonardelli (12 000). Tous ont bien compris l’importance d’une visibilité numérique qui constitue désormais un outil de campagne à part entière. Quitte à acheter de faux followers.
Certains citoyens eux-mêmes investissent la toile pour interpeller leurs élus et revendiquer une démocratie plus participative. Ce phénomène passe notamment par les réseaux sociaux mais aussi par les civic tech, procédés numériques qui rassemblent toutes les technologies permettant d’accroître le lien démocratique. Ainsi, comme le souligne Loïc Blondiaux, professeur de sciences politiques à la Sorbonne, dans les colonnes de Up le mag : « Des collectifs, des start-up, des associations et quelquefois même des individus réfléchissent à inventer des applications dont l’objectif est d’approfondir le débat, de renforcer le pouvoir d’agir des citoyens ou de constituer des interfaces entre les autorités politiques et les citoyens. »
Depuis une quinzaine d’années, Internet est devenu un espace de discussions et de débats mais, plus récemment, ceux-ci sont suscités par des citoyens, désireux d’améliorer le système actuel. Une volonté de passer d’une organisation représentative à une démocratie participative.
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Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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