ENTRAIDE. Territoire de repli pour les républicains espagnols, la Haute-Garonne voit aujourd’hui arriver nombre de migrants fuyant des situations inextricables dans leur pays. Demander l’asile est une procédure longue et complexe. Comme beaucoup d’exilés, Delya a suivi ce chemin administratif tortueux et a dû afficher une volonté de fer pour réussir son intégration. Pour y parvenir, des initiatives de soutien se multiplient, qu’elles émanent de particuliers, d’associations ou de communes comme à Ramonville, une des rares villes à avoir allié les actes à la parole en proposant d’héberger une famille de Syriens.
Si la Ville rose n’est pas Calais elle n’en reste pas moins, comme le reste de la France, concernée par des arrivées régulières de migrants sur son territoire. Et elle peine, pour l’heure, à y répondre. Selon les chiffres de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), en Haute-Garonne, le nombre de premières demandes d’asile a augmenté de 40 % entre 2014 et 2015 passant de 958 à 1345. Principalement en provenance de Syrie et d’Irak.
Les délais d’instruction et la question du logement sont les principales difficultés auxquelles sont confrontés les demandeurs d’asile.
Pour faciliter leur accueil, la préfecture de Haute-Garonne a signé une convention avec la Croix Rouge. Depuis août 2015, l’association est l’unique interlocuteur pour tout immigré arrivant dans le département. L’ONG l’aide dans ses démarches jusqu’à ce qu’il obtienne un rendez-vous avec la préfecture. « En attendant, les migrants n’ont aucune solution pour se loger », regrette Patrick Bastos, président de la Croix-Rouge à Toulouse. Selon lui, le délai pour obtenir un premier rendez-vous à la préfecture de Haute-Garonne est actuellement d’une vingtaine de jours. De plus, une fois que son dossier est enregistré, rien ne garantit que le migrant trouvera un lieu d’accueil. A ce stade, il a légalement droit à être logé dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) ou dans une structure similaire comme l’hébergement d’urgence. Or, avec 1200 places disponibles pour toute la région Midi-Pyrénées, les Cada sont saturés. Pour libérer des places, le ministère de l’Intérieur s’est donc donné pour objectif de raccourcir le délai d’instruction des dossiers à 9 mois maximum, contre jusqu’à un an et demi actuellement.
Aux côtés de cette prise en charge institutionnelle, le député Christophe Borgel avait demandé aux communes de Haute-Garonne de mettre des logements à disposition. Onze avaient répondu à cet appel. Mais un an après, à notre connaissance, seules deux communes, Ramonville et Labarthe-sur-Lèze, ont joint les actes à la parole, ce qui a permis à quatre familles seulement d’être accueillies dans ce cadre. Signe que des portes sont encore à ouvrir.
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La rédaction
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