S’il est un poncif qui revient telle une sangsue dès lors que l’on aborde la vieillesse, c’est bien la question de l’utilité. À quoi servent-ils, ces vieux ? Comme si le fait de ne pas travailler ôtait aux seniors toute fonction sociale. Pire. Comme s’il fallait absolument servir à quelque chose pour avoir le droit d’exister.
Et bien poussons jusqu’au bout la logique et imaginons une société sans vieux. Il faudrait par exemple se passer de 30% d’aidants de proximité, de 32% de maires de petites communes et encore de 86% des bénévoles actifs. Et s’il fallait payer les remplaçants des grands-parents pour garder les enfants ou rendre tel ou tel service, ce serait environ 80 milliards d’euros qu’il faudrait débourser. Bref, sans vieux, plus de monde associatif ou presque et une bonne dose de solidarité en moins. De quoi nuancer un peu l’argument massue qui fait peser sur leur dos le coût sociétal dû à leur retraite.
Surtout, parler de la vieillesse aujourd’hui n’a plus la même signification qu’il y a 20 ou 30 ans. L’augmentation de l’espérance de vie et les progrès médicaux sont tels qu’en 2017, il y a de moins en moins de raisons pour que le goût de la découverte et des rencontres ainsi que la capacité d’apprendre et de créer ne perdure au-delà de 80 printemps. C’est donc toute une organisation qui est à repenser autant qu’un imaginaire à réactualiser tant la donne a changé. Entre l’image de la mamie confectionnant ses confitures au coin du feu et celle du senior hyper actif et connecté, tête de gondole d’un marché juteux baptisé “Silver économie”, les réalités sont riches et variées.
Ni dépressifs solitaires, ni superhéros, les vieux sont des humains comme les autres qui ont toute leur place dans la société. Ainsi, contrairement à ce que l’on a coutume d’affirmer, les liens entre les générations sont loin d’être rompus. Comme le prouvent les exemples cités dans le dossier de la semaine, certaines initiatives s’attachent même à dépasser le strict cadre familial.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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