Il a suffi d’un champignon répondant au doux nom de chancre coloré pour que le canal du Midi refasse soudainement irruption dans l’actualité. Jusqu’alors, le long serpent reliant les trois grandes régions du Sud-Ouest semblait couler des jours paisibles, faisant chaque été le bonheur de près de 500 000 touristes sans que l’on ne se préoccupe plus de sa dimension patrimoniale ni de son avenir.
Depuis, c’est la mobilisation générale, il faut sauver le rejeton de Riquet ! Comme si la disparition annoncée des fameux platanes et la perspective de voir s’écorner une carte postale, pourtant déjà un brin jaunie, avaient rappelé à tout le monde l’incroyable aventure, les prouesses techniques folles et la vision qui avaient présidé à sa création. 15 ans de travaux, 12 000 ouvriers, 450 km et 63 écluses notamment pour relier la Méditerranée et l’Atlantique et faire gagner un temps considérable aux marchandises qui y seraient transportées.
Que faire aujourd’hui de cet héritage dépossédé depuis longtemps de son utilité économique par le développement des moyens de transport modernes ? Surtout si les touristes venaient à bouder les berges d’un canal privé de ses fournisseurs d’ombre préférés. Si ce n’est le festival Convivencia qui s’évertue chaque été, depuis plus de 20 ans, à redonner une fonction sociale et culturelle à l’ouvrage avec ses péniches itinérantes, c’est un peu le flou, il faut bien l’avouer.
Certains militent pour la relance du fret qui a fait les beaux jours du canal pendant deux siècles, d’autres y imaginent le développement de transports en commun. En tout cas, même si aucune collectivité n’a versé d’argent en 2016, année des 350 ans de sa construction et des 20 ans de sa classification au Patrimoine mondial de l’Unesco, le succès de la campagne de mécénat pour l’opération de sauvetage des platanes confirme l’attachement général à l’ouvrage. En espérant que les nouvelles variétés choisies seront accompagnées d’un vrai projet pour redonner vie au canal du Midi.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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