Scolarité, emploi, place dans la société : le baromètre Opinion Way réalisé pour la fondation des Apprentis d’Auteuil sur l’éducation en Occitanie met en évidence les défis qui attendent « la génération Covid ».
Le baromètre Opinion Way réalisé pour la fondation des Apprentis d’Auteuil sur l’éducation en Occitanie confirme le pessimisme des habitants de la région quant à l’avenir de la nouvelle génération. « Le monde qui attend les jeunes d’aujourd’hui est jugé complexe et hostile. Sur la majorité des aspects de la vie quotidienne évalués dans l’étude, il apparaît plus difficile à affronter que celui connu par la génération de leurs parents au même âge », indique Véronique Escribes, la directrice pour le Sud-Ouest de cette fondation qui accueille des enfants et des adolescents en difficultés, depuis 150 ans. C’est bien sûr l’entrée sur le marché du travail qui arrive en tête des situations considérées comme les plus difficiles pour les jeunes d’aujourd’hui, devant le logement. « Le contexte lié à l’épidémie de Covid-19 apparaît comme une injustice supplémentaire, les défavorisant pour leurs débuts professionnels », souligne Véronique Escribes. En effet, pour près de 9 personnes interrogées sur 10, la crise a un impact important sur leur accès à l’emploi, leur confiance en l’avenir et leur état psychologique.
Pour 6 jeunes occitans sur 10, l’État est le premier acteur ayant un rôle à jouer pour soutenir leur génération face aux difficultés liées à l’emploi. « C’est une réelle surprise pour nous. Cela montre qu’il y a une attente forte vis-à-vis de l’appareil politique. Les jeunes ne veulent pas “plus” mais “mieux” d’État », lance la directrice qui rappelle que la fondation des Apprentis d’Auteuil milite pour l’instauration d’un revenu minimum sous conditions de ressource pour les majeurs de moins de 25 ans. Dans le baromètre, les Occitans ne placent l’école qu’en troisième position des institutions susceptibles d’aider à entrer dans la vie active, loin derrière Pôle emploi. Selon eux, c’est la possibilité de découvrir le monde du travail pendant la scolarité, la lutte contre le décrochage scolaire et l’aide à la définition d’un projet professionnel qui sont les meilleurs facteurs d’insertion. Enfin, sans surprise, ils sont plus de 8 sur 10 à considérer que la crise est un puissant accélérateur d’inégalités scolaires.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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