Avocat à Toulouse, Me Cantier a fondé et préside l’association Avocats sans frontières France et l’école des Droits de l’Homme. Le « cathare » a parcouru le monde pour assurer la défense des victimes et des présumés innocents. Depuis septembre, l’avocat toulousain a pour projet d’aider les migrants à Calais.
Par Kevin Figuier
Empathie
Avant de devenir avocat, l’enfant né d’un père médecin et d’une mère viticultrice, à Puichéric dans l’Aude, a eu rapidement conscience « des injustices » que subissaient les personnes dans son village. Se considérant comme « vivant à contretemps » d’un milieu privilégié, dans sa jeunesse, il est déjà convaincu que « le droit est une arme pour protéger les plus faibles ».
Acharné
Désormais inscrit au barreau de Toulouse, Me Cantier décide durant le génocide rwandais de se rendre sur place. « Dans un pays où il n’y avait plus rien, on a recensé seulement douze avocats rescapés et ils appartenaient au groupe des Tutsis ». Ils défendront des victimes, des accusés et des présumés innocents finalement relaxés, « il y a eu 20% d’acquittement ; les dossiers étaient vides ».
Reconnaissance
En 1998, François Cantier crée l’association Avocats sans frontières France à Toulouse. Le génocide rwandais a été la « rampe de lancement » d’une « initiative qui a démarré avec des moyens proches de zéro ». En 2004, ASF France obtient le statut de « consultatif spécial » auprès du Conseil Économique et Social de l’ONU. En 2014, 1230 détenus ont bénéficié d’une consultation juridique gratuite.
Humble
Me Cantier n’aime pas trop être médiatisé, la publicité, il « [s]’en fout » et ne souhaite pas être invité dans « ce monde d’exhibitionniste », confesse-t-il. Il a même refusé un débat télévisé face à son confrère Me Jacques Verges. « Je n’ai pas besoin de Verges pour valoriser ce que je fais et je pense aussi qu’à l’inverse il n’a pas besoin de moi ».
Humaniste
L’avocat toulousain a été « indigné » par le « comportement de certains pays et de certaines personnes » qui « dressent des herses et élèvent des murs » face aux migrants au lieu « de tendre la main ». Après s’être rendu à plusieurs reprises dans des camps à Calais, il monte un projet pour apporter sur place une aide aux migrants dans les demandes d’asile avec, s’il trouve les moyens financiers, l’appui de trois bénévoles comprenant logisticiens et juristes.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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