Face aux milliers de migrants qui meurent noyés en Méditerranée, Marie Rajablat a décidé d’agir. En décembre dernier, elle a embarqué à bord de l’Aquarius, un bateau de sauvetage en mer, pour raconter le travail des secouristes et l’histoire des secourus. Un récit qu’elle livre aujourd’hui dans “Les naufragés de l’enfer”.
HUMAINS. « Mettre un visage sur ceux que l’on étiquette migrants. » C’est avec cette mission confiée par l’association SOS Méditerranée, que Marie Rajablat embarque sur l’Aquarius du 4 novembre au 17 décembre 2016. Sur ce navire de 77 mètres, sur les flots toute l’année entre les côtes libyennes et italiennes, elle s’implique avec les bénévoles, les salariés d’ONG et les professionnels de la navigation. « Ce qui nous relie tous, c’est de ne pas accepter de laisser mourir quelqu’un sous notre nez.»
BOUÉE. Cette ancienne infirmière participe aux sauvetages qui s’enchaînent parfois sur 24 heures d’affilée, aux veillées pour repérer des canots en détresse, à l’organisation de la vie à bord. Sur le bateau, les migrants, secourus par centaines chaque jour, la surnomment “Ma’”, la grand-mère. Elle répond à leurs inquiétudes, les écoute et recueille leurs histoires. « La mer n’est parfois pas le pire qu’ils aient vécu », glisse-t-elle.
BULLE. À bord, le temps de rejoindre les côtes italiennes, les survivants côtoient les corps de ceux pour qui l’Aquarius est arrivé trop tard. « On ressort bousculé. À mon retour, je me suis isolée pendant une semaine, j’ai gardé toutes mes émotions pour les exprimer dans l’écriture.»
SOUTIEN. Elle livre aujourd’hui les récits de vie recueillis à bord, dans un ouvrage intitulé “Les naufragés de l’enfer” aux éditions Digobar. «Beaucoup de migrants veulent qu’on sache qu’ils ne sont pas partis par gaieté de cœur.» Un livre destiné à soutenir les actions de SOS Méditerranée, chaque journée de sauvetage coûtant 11 000 euros. « Mais aussi à témoigner, créer le débat et donner l’éclairage des personnes secourues. »
COMBAT. Une expérience qui prolonge ses engagements. « En tant qu’infirmière, j’ai travaillé plus de 30 ans avec des gens de la rue, avec ceux que l’on pas envie de voir ». Avec de Médecins du Monde, elle s’investit auprès des sans-abris dans les rues de Toulouse. En Palestine, elle chronique une de ses missions de santé mentale. « Mon arme, ça a toujours été mon stylo », lance-t-elle.
La rédaction
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