Les acteurs régionaux ont beau être impliqué dans le développement du numérique dans le domaine de la santé, ce dernier se heurte à un déficit de notoriété et à la réticence des usagers.
Mon espace santé ou encore le Dossier médical partagé sont quelques-uns des outils numériques mis en place dans le domaine de la santé. Les acteurs régionaux d’Occitanie ont beau s’impliquer dans leur développement, les usagers n’y sont pas toujours sensibles. C’est ce que montre une étude réalisée par l’institut d’études BVA pour l’association France assos santé*, qui a pour mission de représenter les patients et les usagers du système de santé français.
“La téléconsultation reste encore marginale en Occitanie”, écrivent les rédacteurs de l’étude. Seulement, 27 % des usagers ont déjà eu recours à ce mode de consultation Pourtant, la téléconsultation peut permettre d’obtenir un rendez-vous plus rapidement, particulièrement avec un spécialiste. C’est ainsi dans 62 % des cas selon le rapport qui souligne “un avantage indéniable au vu des délais observés en Occitanie. La téléconsultation pourrait ainsi apparaître comme une solution pour les praticiens dont les délais d’obtention de rendez-vous sont les plus longs : ophtalmologues (95 jours), dermatologues (78 jours) et gynécologues (67 jours).”
Cependant, même en cas de pénurie de médecins, 38 % des habitants n’accepteraient toujours pas la téléconsultation. Ce taux monte à 49 % chez les plus de 65 ans.
Les services numériques de santé doivent aussi surmonter un problème de notoriété. En effet, le Dossier médical partagé, qui permet de créer un dossier médical en ligne, n’est connu que par la moitié des habitants d’Occitanie, 52 %. L’Espace numérique de santé qui sera déployé sur l’ensemble du territoire national en janvier 2022 est pour sa part connu par 39 % des habitants. “Malgré le fait que la Haute-Garonne soit le territoire-test de ce nouvel outil, ses habitants n’en ont pas davantage entendu parler que la moyenne régionale (38 %)”, selon l’étude. Enfin, l’Identifiant national de santé n’est connu que de 20 % des sondés.
L’étude montre également que 65 % de la population, soit deux habitants sur trois, a déjà eu recours à un site internet ou à une application pour prendre un rendez-vous médical en ligne. Mais 22 % des usagers ont utilisé ce service parce que le médecin le demandait “L’usage de cette fonctionnalité s’avère assez clivé”, écrivent les rédacteurs de l’étude. “57 % y ont eu recours plusieurs fois, notamment les cadres (81 %) et les 35-49 ans. Alors que la majorité des 65 ans et plus (52 %) et des personnes dont le diplôme est inférieur au bac (55 %) n’en ont jamais fait l’expérience.”
La connexion à internet n’est pas vue comme un frein au développement du numérique. 86 % de la population dispose d’un accès à domicile. Par contre, près de la moitié de la population (49 %) n’a pas recours au numérique en matière de santé, notamment par manque d’habitude ou de confiance.
*Étude réalisée par l’institut BVA pour France Assos Santé Occitanie par téléphone du 30 août au 14 septembre 2021 auprès d’un échantillon de 1 003 habitants d’Occitanie grâce à la méthode des quotas.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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