En cette rentrée universitaire si particulière, sur fond d’épidémie de Covid-19, les étudiants d’Occitanie restent extrêmement fragilisés, tant financièrement, que psychologiquement. Ce qui perturbe leur apprentissage et le suivi de leur cursus. L’Université fédérale de Toulouse et la Région avancent des solutions.
« Les conditions d’apprentissage, l’impact et les conséquences économiques sur les étudiants ont mis en évidence une précarité, toujours plus marquée, des jeunes suivant un cursus universitaire ou en école », constate Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie, en charge de l’enseignement supérieur.
Pour permettre aux plus en difficulté de poursuivre leur cursus dans les meilleures conditions, la Région Occitanie œuvre notamment, dans le cadre de ses champs de compétences, sur l’accès au numérique et aux contenus pédagogiques à distance. Ainsi, la collectivité a distribué 1 500 ordinateurs aux différents établissements d’enseignement supérieur, depuis le début du mois d’avril. Ces derniers, après avoir identifié les bénéficiaires prioritaires, comme les boursiers, ont ainsi pu prêter du matériel informatique aux étudiants en “détresse numérique”. Une mesure qui sera renforcée par la mise à disposition de 3 500 nouveaux ordinateurs dans les prochaines semaines.
Au-delà du problème de l’équipement, les étudiants rencontrent également des barrières de connexion. En effet, nombre d’entre eux, budget oblige, ne disposent que d’un forfait internet limité en données, et se trouve sans réseau avant la fin du mois. La Région annonce donc la distribution de clé 4G aux étudiants en difficulté. « Cette démarche leur permettra de suivre les cours de manière continue, mais aussi d’assurer un lien social indispensable à leur bien-être psychologique », précise Nadia Pellefigue.
Quant à ceux qui ont choisi de rejoindre le domicile de leurs parents pour suivre leur formation théorique à distance et ainsi économiser le loyer d’un logement, et qui peuvent se trouver alors dans une “zone blanche”, la Région Occitanie prévoit le développement de tiers-lieux dont l’accès serait facilité pour les étudiants. Un endroit où ils pourront disposer d’une connexion et travailler sereinement.
Du côté des établissements universitaires, les moyens sont également inégaux face aux mesures de restrictions sanitaires et toute la logistique qu’elles entraînent. « Dispenser des cours en distanciel, implique d’être pourvu en matériels de captation, en caméras, en micros… Pour que toutes les écoles et universités puissent assurer leur mission de formation, la Région Occitanie devrait débloquer 3 millions d’euros.
Et cette mesure devrait permettre non seulement de subvenir aux besoins à court terme, mais aussi d’accompagner les facultés et les écoles vers leur transformation pédagogique et numérique sur tout le territoire d’Occitanie. « Une adaptation qui rapprocherait les formations des étudiants », avance Bertrand Monthubert, conseiller régional.
Les campus connectés en sont la concrétisation. Issus d’une expérimentation lancée par la Région en 2019 à Carcassonne (11), Cahors (46) et au Vigan (30), ils offrent l’opportunité aux étudiants d’accéder à un enseignement supérieur de proximité grâce à un essaimage de sites innovants, qui conjuguent formation à distance, tiers lieu et tutorat. « Forts du succès rencontré, nous avons ouvert en cette rentrée des campus connectés à Saint-Gaudens (31), à Foix (09) et à Espalion (12).
La Région encourage également l’hybridation des formations, c’est-à-dire l’intégration d’outils numériques qui mêle l’apprentissage en présentiel et à distance. Les universités développent ainsi de nouveaux supports pédagogiques comme les Mooc (cours en ligne ouverts), les Spoc (cours en ligne privés en petits groupes), les serious games, les capsules vidéo ou encore l’usage de plateformes d’enseignements immersifs par l’utilisation de la réalité virtuelle et augmentée.
Pour finir, Bertrand Monthubert rappelle le soutien de la Région au programme “Villes universitaires d’équilibre“. « Dans 18 communes d’Occitanie, de taille moyenne, de nouvelles formations ont été ouvertes afin de faciliter l’accès de certains étudiants au supérieur », précise-t-il. Par exemple, l’IUT de Nîmes a créé un cursus d’expertise et de maintenance des matériaux composites aéronautiques à Nîmes, quand l’IUT de Tarbes mettait en branle un parcours diplômant dans les médias interactifs et les applications mixtes immersives.
« Autant d’outils inédits qui permettront, dans un premier temps, de répondre aux besoins immédiats des étudiants dont l’année universitaire s’annonce semée d’embûches, et qui pourront, à long terme, assurer la formation des jeunes qui représentent le futur, et “le monde d’après” », conclut Nadia Pellefigue.
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