Voilà plus d’une semaine que les Français sont confinés chez eux. Et pour certains, cette situation est plus difficile que pour d’autres. Alors, face au Covid-19, la solidarité s’organise au plus près de ceux qui en ont besoin, c’est-à-dire dans les quartiers. À Toulouse, les riverains et les associations s’activent pour proposer leur aide.
©mesvoisins.frPartager des bons plans entre résidents d’une même rue, se donner des idées entre voisins pour occuper les enfants, prendre des nouvelles des plus âgés au sein de son immeuble ou encore proposer son aide à un habitant de son lotissement… Autant d’initiatives prouvant qu’une réelle solidarité se développe dans les quartiers toulousains, surtout à destination des plus faibles et des plus exposés au Covid-19. La proximité géographique devenant un atout majeur dans l’organisation de l’entraide.
« Il est plus naturel de dépanner quelqu’un que l’on connaît déjà, que ce soit la famille, les amis ou les voisins. Quand on sait qui habite derrière la porte, on tend plus facilement la main », observe Gilles Couralet, président de l’association Orbesson. Cette dernière a vu le jour il y a 19 ans, après la catastrophe de l’usine AZF. Sa mission première était alors de créer un réseau d’entraide dans les secteurs de La Pointe, de la Route d’Espagne et de la Route de Seysses, au Sud de Toulouse, pour la reconstruction des logements des riverains. Depuis, sa vocation a évolué en véritable association de quartier.
C’est donc tout naturellement que, dès l’annonce du confinement par la président de la République, le réseau d’Orbesson s’est activé. Malgré les craintes de chacun, les habitants du quartier s’organisent : « Nous imprimons des attestations dérogatoires de circulation pour ceux qui ne peuvent matériellement pas le faire. Certains se proposent pour faire les courses à des voisins dont la mobilité est difficile. D’autres appellent les plus âgés pour discuter quelques minutes et s’assurer que tout va bien. Une famille a même fabriqué des masques de protection et les distribue à ceux qui en ont besoin », raconte Gilles Couralet.
Mais l’entraide se développe également quand les riverains ne se connaissent pas forcément. C’est alors via les réseaux sociaux que le lien se crée. Des groupes Facebook se sont constitués par quartiers pour mettre en relation des Toulousains ayant besoin d’aide et ceux pouvant en proposer. C’est le cas de ”Toulouse entraide Covid” qui dispose d’un groupe pour chaque secteur de la ville. A Rangueil, Julie Girard s’est ainsi manifestée auprès des internautes résidant autour de chez elle :
A l’inverse, le groupe permet de poster ses différents besoins, comme l’a fait Christopher Bonheur :
Des échanges de bons procédés qui se sont, en cette période de confinement, multipliés comme le confirme Alixia Mainnemare, responsable communication de la plateforme Mesvoisins.fr : « A Toulouse, nous avons enregistré une progression de 24% du nombre d’inscrits ces dix derniers jours, soit 17 700 d’utilisateurs au total. » Ce site Internet, dont le trafic a doublé sur la Ville rose, agit tel une véritable réseau communautaire qui regroupe les initiatives proposées par les habitants d’un même quartier. « Et nous constatons qu’en très peu de temps, les gens ont fait émerger un élan d’entraide et de solidarité sincère et désintéressé », poursuit Alixia Mainnemare.
C’est le cas de Laura Saraga qui vit dans le quartier des Minimes. Dès l’annonce du confinement, cette jeune Toulousaine a posté sur Mesvoisins.fr ce message :
« J’ai de suite pensé à toutes les personnes âgées que je croise au quotidien près de chez moi, mais aussi aux invalides ou aux malades. Rien n’avait été prévu pour elles, qui sont souvent isolées, et dans le cas de cette pandémie, très à risque. J’ai d’abord collé un mot dans le hall de mon immeuble pour proposer mon aide à mes voisins, et pour pouvoir aider d’autres personnes un peu plus loin », se rappelle-t-elle. Laura Saraga a d’ailleurs été sollicitée par une voisine de pallier et a reçu de nombreux messages ou d’appels d’habitants du quartier pour la remercier. « Ils ont enregistré mes coordonnées… en cas de nécessité », confie-t-elle. « La plupart du temps, les gens ont besoin d’aide pour garder leurs enfants, faire des courses ou aller chercher des médicaments à la pharmacie », note Alixia Mainnemare. Mais ce qu’elle estime être la priorité des prochains jours sont les appels réguliers aux personnes à mobilité réduite comme les seniors, les personnes en situation de handicap ou ceux qui sont malades. Et ce pour maintenir un lien social. « Plus le confinement sera long et plus ces contacts seront primordiaux », conclut-elle.
Commentaires
DIDIER HADDAD le 22/02/2025 à 07:37
Bonjour,
La durée du confinement risque de durer. Face à l'imprévu, les capacités de faire face ne sont pas les mêmes , selon l'âge ou les ressources financières.
Alors encourageons toute initiatives d'entraide.
En espérant que ce bel état d'esprit, devient une habitude même après la pandémie.
DIDIER HADDAD TOULOUSE