CIRCULEZ. Pourra-t-on encore se garer gratuitement à Toulouse dans les années à venir ? Ce n’est en tout cas plus possible en centre-ville avec la fin de la gratuité du parking du Cours Dillon. Souhaitée par les riverains, la décision ne fait pas que des heureux.
C’était une oasis pour les phobiques des parcmètres et des parkings payants à Toulouse. À partir du 5 décembre, le cours Dillon fera l’objet, comme plusieurs rues adjacentes du quartier, du dispositif de stationnement résident. Souhaitée par les riverains, cette décision est globalement considérée comme logique étant donné que la zone du Cours Dillon était la dernière du centre-ville à être gratuite. Mais paradoxalement, elle met en lumière des situations difficiles jusque-là ignorées. «Parmi nos bénéficiaires, nous avons plusieurs personnes, des travailleurs pauvres, dont nous savons qu’ils dorment dans leur voiture au Cours Dillon. Pour ces gens qui ont perdu pied petit à petit, devoir quitter l’endroit, c’est un coup dur en plus», lance Monique Duprat, présidente de l’association la Roulotte Solidaire, dont le local, est situé rue Laganne, au pied de la Prairie des Filtres. De par sa position et sa gratuité, le Cours Dillon était une exception à Toulouse. Rien d’étonnant donc à ce que le lieu accueille certaines catégories de personnes restées en marge de la société. Et si Jean-Michel Lattes assure qu’à Toulouse, chaque personne le désirant peut dormir dans un espace protégé et rappelle que nombre de places à proximité du Cours Dillon, comme sur l’avenue de Muret, sont encore gratuites, du côté des concernés, c’est le fatalisme qui l’emporte. « En dehors du fait que c’était gratuit, c’est un endroit en plein centre-ville mais où l’on se sent un peu à l’écart, un peu protégé. On va voir comment ça se passe mais s’il faut bouger et bien j’irais ailleurs, ça ne sera pas la première fois », affirme Laurent*, installé là depuis trois semaines.
En tout cas désormais plus une seule place dans la zone à l’intérieur des boulevards ne sera gratuite. Une politique volontairement écologique destinée à chasser les voitures du centre-ville ? Pas totalement. Sur le sujet, la mairie adopte une grande prudence. « Il y a bien évidemment un problème d’espace lié au nombre de voitures mais nous ne souhaitons absolument pas passer en force. Tout se fait en fonction des riverains. Quand ils sont mitigés comme aux Amidonniers, on n’y va pas », explique Jean-Michel Lattes, l’élu en charge du dossier. 27 quartiers ont déjà adopté le stationnement résident mais l’adjoint au maire l’assure : « le but n’est pas de rendre toute la ville payante. Au-delà des boulevards, il y a encore des places gratuites, notre politique consiste à sonder les riverains au cas par cas ». L’objectif est clair : permettre à ces derniers de se garer plus facilement près de chez eux et éviter le phénomène de voitures ventouses, ces véhicules qui restent stationnés sans bouger pendant des semaines.
*Le prénom a été modifié
Commentaires