BATAILLE – L’école maternelle Limayrac-Pugens va fermer en juillet 2016, faute d’un nombre suffisant d’élèves juge la mairie de Toulouse. Les parents d’élèves dénoncent le manque de transparence et de concertation avec la Municipalité. L’association de parents d’élèves réfléchit à un recours devant le tribunal administratif.
Dans un courrier adressé aux parents d’élèves de l’école maternelle de Limayrac-Pugens en date du 15 mai 2015, Marion Lalane de Laubadère, adjointe au maire chargée de l’éducation à la mairie de Toulouse, annonce la fermeture de l’établissement pour juillet 2016. L’école maternelle, située entre les quartiers de la Côte-Pavée et La Terrasse, accueille selon le site internet de l’Éducation nationale « 46 élèves » contre 37 selon l’association de parents d’élèves de Limayrac-Pugens répartis en deux classes. Sollicitée, la direction de l’école maternelle était injoignable. Ce qui est sûr, c’est que la décision de fermeture actée dans ce courrier du 15 mai 2015 est justifiée par un nombre d’élèves scolarisé dans le bassin scolaire jugé comme « très faible » constituant « une exception » qui « ne peut durer ». Des « arguments en faveur de la fermeture partagés avec l’Éducation nationale », étaye encore Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, dans un courrier que le Journal toulousain s’est procuré. Sollicitée, l’académie de Toulouse apporte « un élément de réponse », à savoir que « la fermeture d’un l’établissement dépend de la compétence du maire de la commune ». Une explication qui se confronte par le courrier, toujours du 15 mai 2015, de l’élue en charge de l’éducation qui relate que la situation à Limayrac-Pugens « n’est [pas] opportune » d’un « point de vue pédagogique comme l’a confirmé l’inspection académique aux directeurs des écoles concernées ».
« Nous sommes révoltés par le fond et sur la forme », explique Nicolas Damour, le président du conseil local de parents d’élèves de la maternelle Limayrac-Pugens. Il dénonce une « politique autoritaire » de la part de l’adjointe au maire chargée à l’éducation et s’interroge sur une gestion du dossier Limayrac-Pugens qui se révèle être soit « de l’impréparation ou de l’incompétence ». L’association réfléchit à une action devant le tribunal administratif pour faire contester la fermeture de l’établissement.
« Nous sommes révoltés par le fond et sur la forme »
À la rentrée 2015, l’école maternelle Françoise Dolto située à 450 mètres à pieds « a fermé une classe », explique l’association de parents d’élèves. Plus tôt en 2014, c’était dans l’école La Terrasse qu’une autre classe a aussi fermée. C’est dans ces deux établissements que les maternelles de Limayrac-Pugens seront réorientées en septembre 2016, « 35 familles seront concernées », explique Nicolas Damour. En France, une classe de maternelle est composée en moyenne -selon l’Éducation nationale- de 25 élèves. Ce nombre d’élèves et de classes dans les établissements périphériques à Limayrac-Pugens recensés par l’Éducation nationale sur son site et auprès de l’association s’avère être contradictoire et erroné, seules trois des cinq directions des écoles maternelles du bassin scolaire « B.14 » ont pu préciser au Journal toulousain les chiffres. Sur cette base partielle de données, on parvient à une moyenne de 25 élèves en classe dans ledit bassin scolaire.
Vendredi 11 décembre, le conseil municipal de Toulouse doit statuer sur le « projet éducatif de territoire de Toulouse » et sur l’« actualisation de périmètres et bassins scolaires ». Les discussions risquent d’être animées.
Kevin Figuier
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