STÉRÉO. L’ouverture du troisième procès AZF a fait de nombreux sceptiques à Toulouse, où l’affaire est retransmise sur grand écran. La cour d’appel de Paris s’est engagée à améliorer le dispositif technique alors que les véritables débats débutent mardi prochain.
®franckalix/JT
«C’est un procès ? On se croirait plutôt au cinéma.» Dans les couloirs du centre de congrès Pierre-Baudis où sera diffusé pendant quatre mois le jugement de la catastrophe AZF, Bernadette, 59 ans et victime de la catastrophe, mêle scepticisme et ironie. Comme beaucoup, elle regrette toujours la délocalisation de l’affaire à Paris. Awatef, 47 ans, appuie : «Le fait que peu de victimes assistent directement au procès et qu’ici, nous n’ayons pas les protagonistes en chair et en os, enlève beaucoup de solennité.»
Il est 13h20 ce mardi et le premier jour d’audience de ce troisième procès AZF va bientôt débuter dans la capitale. Petit à petit, la salle toulousaine se remplit. En partie. Sur les 700 places installées pour cette retransmission exceptionnelle, seules un peu plus de 400 vont finalement trouver preneur. Dans l’assistance, Esther et Giovanni ont déjà assisté aux deux premiers procès. Ils veulent «savoir ce qu’il s’est vraiment passé ce 21 septembre 2001».
Les débats commenceront réellement la semaine prochaine. Cette première séance se résume à l’appel de toutes les parties prenantes. Mais ce n’est pas la monotonie de l’exercice qui dérange le public. «L’image est floue, la caméra est fixée sur la juge, on ne voit pas qui parle. Et certains avocats ont pris la parole sans micro, on n’a rien entendu», déplore Alexandre, 68 ans.
À Paris, Pauline Miranda est tout aussi déçue. La présidente de l’Association des sinistrés du 21 septembre a fait le déplacement pour assister au procès. Elle non plus n’a pu écouter l’ensemble des interventions. «La salle était trop petite et il manquait des micros. Or, la plupart des victimes d’AZF sont justement malentendantes !» se désole-t-elle, tout en assurant que la juge a pris en compte les doléances et promis des améliorations du dispositif technique. Depuis Toulouse, Alexandre essaie d’être optimiste : «C’était le premier jour. Ça va peut-être s’arranger…»
Dans la salle d’audience parisienne, un écran diffuse en direct la vie du centre de congrès Pierre-Baudis. Le niveau d’affluence influencera-t-il les débats en rendant visible les milliers de personnes touchées par l’explosion de l’usine AZF ?
«Nous souhaitons qu’elles soient entendues pour ne pas assister à un procès d’experts, que l’œil nouveau de ce tribunal puisse être une ouverture vers la vérité», résume Pauline Miranda.
À lire aussi sur le même sujet :
Actualités en continu - Actualités
Commentaires