Depuis le 16 décembre dernier, les éboueurs de Toulouse Métropole sont en grève. Ayant accepté de faire des concessions de leur côté, ils demandent des contreparties solides de la collectivité employeuse. Les discussions doivent reprendre demain. Si aucun accord n’est trouvé, le mouvement pourrait se durcir.
La trêve de Noël n’a pas entaché la détermination des éboueurs de la métropole toulousaine, au contraire. « Ils sont très remontés. La colère gronde », témoigne Thierry Andreu, secrétaire général adjoint du syndicat Unsa Territoriaux de Toulouse. En effet, depuis le 16 décembre dernier, les agents ont entamé un mouvement de grève pour réclamer une reconnaissance plus importante de la pénibilité de leur profession en contrepartie des concessions réalisées. Et ils préviennent, « les actions pourraient se durcir si aucun accord n’est trouvé ! »
En discussion avec Toulouse Métropole, les négociations n’ont plus avancé depuis le 21 décembre, date de la dernière réunion entre Toulouse Métropole et l’intersyndicale. Cette dernière a donc envoyé un courrier à son administration pour demander à être reçue, et surtout à relancer les tractations. Un rendez-vous leur a ainsi été accordé ce mercredi 5 janvier. « Si l’on obtient ce que nous demandons, nous cesserons la grève. Sinon, nous irons plus loin. Plus d’agents cesseront le travail et nous bloquerons des dépôts », avertit l’Unsa.
À ce jour, « moins de 50 % des camions sortent quotidiennement », témoignent les grévistes. Le ramassage des poubelles est perturbé dans 25 communes* de l’agglomération, constate de son côté Toulouse Métropole. Et cela pourrait donc s’intensifier.
L’entrevue qui aura lieu ce mercredi déterminera donc la poursuite et l’amplification du mouvement, ou son arrêt. Du côté de l’intersyndicale, les exigences sont claires : « Nous souhaitons une juste reconnaissance de la pénibilité de notre profession à hauteur de 30 jours de congés. » Une demande qui fait suite à la décision de Toulouse Métropole de mettre un terme à la pratique du “fini-parti” qui engendre une augmentation du temps de travail des agents. « Mais sans proposer de contreparties », déplore l’Unsa.
« Une première réorganisation en 2019-2020 avait conduit à une augmentation du temps de travail des éboueurs. Mais, bénéficiant de la fameuse pratique du “fini-parti”, ils ont accepté », indique le syndicat. Aujourd’hui, cet accord est rompu, la loi de transformation de la fonction publique imposant à tous les agents de travailler 1 607 heures par an, et donc 35 heures par semaine. Ainsi, « les éboueurs effectuent 1h45 de plus par jour sans aucune compensation. Ce n’est plus possible », lance Thierry Andreu.
Car si la loi reste indiscutable, « on peut en adapter la transposition », fait remarquer le syndicaliste. Notamment, en augmentant la reconnaissance de la pénibilité de la profession par des jours de congés spécifiques, appelés “jours de sujétions”. Il ne s’agit pas réellement de vacances mais de réduction du temps de travail. « Actuellement, les éboueurs toulousains disposent de deux jours de sujétions annuels, soit 14 heures par an », explique Thierry Andreu. « En augmenter la quantité permettrait de compenser l’abandon du “fini-parti” », termine-t-il.
* Aucamville, Aussonne, Balma, Blagnac, Brax, Beauzelle, Bruguières, Castelginest, Colomiers, Cornebarrieu, Fenouillet, Fontbeauzard, Gagnac, Gratentour, Launaguet, Lespinasse, L’Union, Mondonville, Montrabé, Pibrac, Saint Alban, Saint Jean, Seilh, Toulouse et Tournefeuille.
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