L’intersyndicale des éboueurs de Toulouse Métropole n’a pas obtenu gain de cause lors des discussions avec la Métropole ce mercredi 5 janvier. Les agents de collecte des déchets décident donc de durcir leur mouvement de grève, en bloquant des dépôts. De son côté, Jean-Luc Moudenc menace de recourir à la délégation de service public, et donc au privé, pour la collecte des déchets si la grève des éboueurs perdure à Toulouse.
La colère des éboueurs monte à Toulouse. Après une nouvelle réunion avec la Métropole, ce mercredi 5 janvier, l’intersyndicale des agents territoriaux assurant la collecte des déchets à Toulouse n’a pas obtenu les réponses qu’elle attendait. Les éboueurs, qui demandent une meilleure reconnaissance de la pénibilité de leur profession au travers de jours de congés supplémentaires (de sujétions), décident donc de poursuivre leur mouvement de grève, entamé le 16 décembre dernier. Depuis ce jeudi 6 janvier au matin, trois dépôts ont été bloqués.
De son côté, Toulouse Métropole appelle les syndicats « à être responsables et à cesser cette grève qui ne pénalise que les citoyens ». La collectivité se dit prête à discuter mais affirme qu’elle n’ira pas au-delà des efforts déjà consentis.
« Les réponses que l’on nous a donné ne conviennent pas du tout aux agents », déplore Patrick Mouinet, secrétaire général de l’UNSA Territoriaux de Toulouse. En effet, la Métropole propose 9 jours de congés supplémentaires aux éboueurs, contre les 34 qu’ils ont réclamé, en compensation de la fin du ”fini-parti” qui ajoute « 68 jours de travail par an aux agents », précise Patrick Mouinet. « C’est un peu se ficher des éboueurs, qui ont un métier très dur, très pénible et très spécifique », affirme-t-il.
De son côté, Toulouse Métropole se dit ouverte à la discussion, « jusqu’à un certain point ». « Nous sommes prêts à aller jusqu’à 11 jours de congés supplémentaires si l’intersyndicale abandonne son attitude excessive, comme nous l’avons accordé aux policiers municipaux, mais nous n’irons pas au-delà ! » tranche Jean-Luc Moudenc. Ce dernier précisant que, quelle que soit l’issue des négociations, la collectivité « n’accordera jamais les 34 jours demandés ! »
En revanche, l’intersyndicale reconnaît avoir obtenu des avancées au cours des discussions. Ce que confirme Vincent Terrail-Novès, vice-président de Toulouse Métropole, en charge des déchets : « Nous leur avons accordé une extension de la prime d’intéressement collectif à hauteur de 450 euros, et nous l’avons généralisée. Nous avons acté l’embauche de 30 contractuels pour remplacer des départs à la retraite. Et nous avons confirmé des rémunérations spécifiques pour le travail le samedi et les jours fériés. »
Si certaines demandes des agents ont été entendues, les négociations concernant la revendication principale semble se trouver dans l’impasse. Les éboueurs qui avaient prévenu d’un possible durcissement du mouvement de grève s’ils n’obtenaient pas satisfaction, mettent donc leur menace à exécution.
Dès ce matin, trois dépôts ont été bloqués, et le ramassage des déchets en est fortement impacté. Aujourd’hui, seulement un camion sur 15 est sorti de l’entrepôt de l’Union, aucun des entrepôts de Monlong dans le quartier du Mirail et du Raisin aux Minimes. Actions pour lesquelles la Métropole a fait intervenir des huissiers. « Cette pratique est illégale, nous répondons donc par la justice », précise Jean-Luc Moudenc.
D’ailleurs, le président de la collectivité avertit à son tour : « Je tiens à préciser aux grévistes qu’aucun jour de grève ne sera payé. » Et de poursuivre : « Si cette paralysie perdure, il sera envisagé de donner la collecte des déchets à des entreprises privées, au travers d’une délégation de service public », menace Jean-Luc Moudenc, président de la collectivité. Une option qui, selon lui, lui aurait été suggérée par des citoyens mécontents.
Pour l’heure, aucun entretien n’est prévu entre la Métropole et l’intersyndicale des éboueurs. Cette dernière prévoit donc d’adresser un courrier à Jean-Luc Moudenc, espérant obtenir une audience auprès avant samedi matin. « Si nous ne sommes pas reçus d’ici samedi, nous bloquerons la collecte sélective dès lundi », prévient le secrétaire général de l’UNSA Territoriaux de Toulouse. L’objectif étant de bloquer l’ensemble des entrepôts de la Métropole, « jusqu’à obtenir de nouvelles négociations », termine Patrick Mouinet.
Charlotte Benatti et Séverine Sarrat
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