Deux étudiants de l’école d’ingénieurs de Montpellier ont développé “Halt O’Plast” : un système de filtration des microplastiques présents dans les eaux usées des bassins de rétention des autoroutes.
Grâce à leur projet “Halt O’Plast“, Fanny Sterna et Youen Boënnec, élèves de l’école d’ingénieurs de Montpellier (EPF, ex-École Polytechnique Féminine), ont remporté le “Prix 100 jours” du concours lancé par Moovjee, une agence spécialisée dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs.
En effet, les deux étudiants ont développé un système innovant qui permet de filtrer les microplastiques présents dans les eaux usées des bassins de rétention des autoroutes. Un brevet va être déposé et un premier prototype prochainement créé. On vous explique.
Les microplastiques sont de petites particules de plastique mesurant moins de cinq millimètres. Elles constituent une pollution peu connue, mais dangereuse pour la nature et l’Homme. « En moyenne, nous en consommons chaque semaine cinq grammes, soit l’équivalent d’une carte de crédit », explique Fanny Sterna.
« Certaines contiennent des perturbateurs endocriniens, ajoutés aux aliments par le biais d’additifs », poursuit la jeune femme. Une fois ingérées, les particules mesurant moins de 150 micromètres peuvent pénétrer dans l’organisme et provoquer des cancers, des problèmes neurologiques ou pulmonaires.
Selon une étude réalisée par les deux jeunes étudiants de Montpellier, 3 000 tonnes de microplastiques sont émises chaque année dans le département de l’Hérault. À l’échelle mondiale, les émissions s’élèvent à 12 millions de tonnes.
La moitié de cette pollution provient de l’usure des pneus des véhicules. Pour le reste, les petites particules s’échappent des industries, de l’abrasion du bitume, ou encore de l’effritement des matières textiles, des gazons synthétiques et des peintures.
Pour éradiquer cette pollution, Fanny Sterna et Youen Boënnec ont développé un système de filtration permettant de capter des particules de microplastiques inférieures à 300 micromètres.
« Nous utilisons les propriétés électriques de ces matières pour les attirer et les isoler dans un contenant annexe, qui sert d’unité de stockage » détaille Fanny Sterna : « C’est le même principe que lorsque l’on frotte une règle en plastique sur une polaire par exemple. Si vous approchez ensuite la règle vers d’autres bouts de plastique, ils sont attirés ». Une fois récupérés, ces déchets plastiques pourront être revalorisés.
Ce système de filtration est pensé pour être installé à la sortie des bassins de rétention des autoroutes. Ces derniers servent initialement à récupérer les hydrocarbures rejetés lorsqu’un camion se renverse. Une fois traitée, l’eau est versée dans la nature. « C’est ici que nous souhaitons mettre en place notre système. Ainsi, nous pouvons éviter que les microplastiques, aussi, soient évacués dans les rivières », termine Fanny Sterna.
Grâce au “Prix 100 jours” du concours lancé par Moovjee, les deux jeunes étudiants vont bénéficier d’un accompagnement durant près d’un trimestre. Celui-ci leur permettra de créer leur entreprise, de développer leur premier prototype et de déposer un brevet.
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