RECYCLAGE. Depuis 2011, Genoskin fournit des ‘’kits de peau’’ à l’industrie cosmétique, chimique et pharmaceutique. L’entreprise toulousaine a trouvé le moyen de maintenir en vie des échantillons de tissus cutanés humains. Une innovation qui permet d’améliorer les tests de produits avant leur commercialisation.
Maintenir en vie de la peau humaine. Un pari gagné pour l’entreprise toulousaine de biotechnologie Genoskin. Depuis 2011, Pascal Descargues, le fondateur, et son équipe, proposent différents « modèles ». Pour cela, ils récupèrent à la sortie des blocs opératoires et avec l’accord du patient, des échantillons de tissus cutanés.
« Nous utilisons comme matière première ce qui est habituellement détruit » explique le dirigeant.
Une sorte d’économie circulaire. Genoskin place ensuite la peau récupérée dans un gel qui les nourrit avec les nutriments nécessaires à sa conservation. Sans ce traitement, les échantillons meurent habituellement au bout de 24 heures, mais grâce à ce procédé inédit, leur durée de vie est allongée à sept jours. Assez, pour envoyer des ‘’kits’’ à leurs clients français et internationaux. Ceux-ci peuvent alors les utiliser pour expérimenter, entre autres, les effets de leurs crèmes cosmétiques ou observer les réactions suite à une mise en contact avec du textile. « Notre nouveau modèle de peau contient également un système vasculaire artificiel sur lequel il est possible de tester des produits sous-cutanés, comme des vaccins » ajoute Pascal Descargues.
Ces innovations comporteraient plusieurs avantages. «Depuis la Seconde Guerre mondiale, la toxicologie s’est faite sur l’animal. Notre travail permet d’éviter de tester des produits sur eux » explique-t-il. Aujourd’hui, il est aussi possible d
Genoskin
’utiliser de la peau reconstituée artificiellement, mais d’après le scientifique, «il n’y a pas mieux que les tissus humains pour éviter les échecs cliniques.» À l’équilibre financierdepuis 2016, lauréate du prix de l’innovation du club des Entreprises de l’Ouest toulousain 2017, Genoskin trace son chemin. Une réussite appuyée par la législation internationale : les tests sur animaux sont interdits en Europe depuis 2013. « De plus en plus de pays sautent le pas comme l’Inde ou la Turquie. Nous anticipons cette révolution » conclut le fondateur de Genoskin.
Commentaires