Aménager un hôtel dans un Airbus A380, c’est le projet fou d’un ancien ingénieur du géant aéronautique, qui verra le jour en 2024, à Blagnac. Visite guidée.
A l’horizon 2024, un Airbus A380 se posera à Blagnac. Rien d’exceptionnel en apparence. Mais cet avion-là n’est pas comme les autres. Il s’agit en réalité d’un hôtel de standing, qui ouvrira ses portes dans la zone d’activité aéronautique de l’aéroport Toulouse-Blagnac, à deux pas du MEETT.
Ce projet fou a germé dans la tête d’un ancien ingénieur d’Airbus, contraint de penser à sa reconversion professionnelle en cette période de crise dans l’aéronautique. A 38 ans, Frédéric Deleuze prend connaissance des nombreux démantèlements des Airbus A380 qui ont débuté. Alors, dans une démarche d’économie circulaire, de recyclage à grande échelle, il imagine l’implantation d’un hôtel dans un avion désaffecté.
Fort d’un réseau fiable et compétent dans le secteur aéronautique, l’initiateur du projet s’entoure de professionnels intrigués par le concept. Architecte, acteur de l’hôtellerie-restauration, promoteur immobilier, bureau d’étude… Autant d’intervenants qui accompagnent Frédéric Deleuze dans l’élaboration de cet avion-hôtel, jusqu’à la concrétisation.
Baptisé “Envergure”, le futur hôtel comprendra 31 chambres, dont deux suites. Elles seront situées dans le fuselage de l’appareil, réparties sur les deux ponts. Les clients pourront disposer de chambres doubles, de 16 mètres carré, avec tout le confort d’un établissement traditionnel: un lit queen size, une salle de bain avec douche et WC, et un espace bureau. Le même agencement sera prévu dans des chambres plus grandes, de 23 m², destinées à accueillir jusqu’à quatre personnes.
Enfin, pour une expérience réellement insolite, une suite de 35 m² sera proposée dans le cockpit de l’avion. Celle-ci comprendra un lit king size et une salle de bain avec baignoire. A l’opposé de l’appareil, à l’arrière, une autre suite sera agencée sur deux étages, en utilisant l’escalier originel.
Et pour couronner le tout, un restaurant bistronomique. Accolé à l’avion, celui-ci prendra la forme d’une fausse tour de contrôle. Il pourra accueillir jusqu’à 60 convives dans la salle principale et sur la terrasse, qui offrira une vue imprenable sur l’avion. Accessible aux clients de l’hôtel naturellement, il le sera également aux personnes extérieures sur réservation.
Côté cuisine, “le restaurant proposera une cuisine bistronomique de haute qualité, avec une carte réduite. Une attention particulière sera portée à la proximité des producteurs, la saisonnalité des produits. La réduction des déchets et du gaspillage sera un marqueur fort de la cuisine et du service”, précise-t-on au sein d’Envergure.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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