Pendant 15 jours, j’ai essayé de bannir au maximum le sucre de mon alimentation. Au programme, un vrai casse-tête, pas mal de frustration mais le sentiment de reprendre le contrôle sur le contenu de mon assiette
Je suis certes gourmande, mais à part adoucir mon café, fondre pour des desserts ou viennoiseries de temps en temps, je ne mange jamais de bonbons ou de gâteaux industriels. Et je privilégie toujours des produits frais que je cuisine. Je suis donc persuadée d’être proche des recommandations de santé. Pour en avoir le cœur net, un calcul s’impose. À raison de trois cafés par jour dans lesquels je glisse deux sucres, cela fait six morceaux par jour. Ajoutons un verre de jus de fruits au petit-déjeuner, qui contient l’équivalent de quatre morceaux, et deux cuillerées de confiture sur le pain, soit un morceau de sucre. Je suis déjà à 11 carrés. L’Organisation mondiale de la santé recommande maximum 50 g par jour soit environ 10 morceaux (voir photo). Je suis bien accro !
Selon Aurore Nougué, nutritionniste qui intervient entre autres à la maison du diabète de Toulouse, les ennemis à chasser sont les sucres « rapides ou simples ». « La première chose est de prendre le temps de lire les étiquettes », indique-t-elle. Et notamment le pourcentage de sucre contenu dans le produit. Dans les ingrédients, celui-ci se cache sous les mots en -ose comme saccharose, maltose, dextrose, sirop de glucose ou des appellations plus fourbes comme dextrine, maltodextrine, gomme épaississante… Mieux vaut aussi éviter les édulcorants qui « entretiennent l’appétence pour le sucré », prévient la spécialiste.
Après avoir passé les étiquettes au crible, j’évite tout biscuit ou plat industriels où la fameuse poudre blanche sert souvent d’exhausteur de goût. Il faut repenser sa liste de course pour privilégier les « sucres complexes qui se diffusent progressivement dans l’organisme », indique Aurore Nougué. Et donc miser sur légumineuses, lentilles, pois chiche, flageolets… Pas de souci avec mon panier habituel de fruits et légumes frais. « Le sucre y est associé à des fibres et donc absorbé plus lentement dans l’organisme. Il faut néanmoins éviter de manger plus de trois fruits par jour », prévient la nutritionniste. Fruits qui ne sont d’ailleurs pas plus fréquentables sous la forme de jus car ils sont débarrassés de la majorité de leurs fibres. À la boulangerie, mieux vaut un pain complet à l’indice glycémique deux fois moins important que le pain blanc.
Une fois la cassonade cachée au fond du placard, la frustration commence dès le petit-déjeuner. Au revoir la confiture ou la pâte à tartiner et leurs 50 % de sucre. Je les remplace par de la pâte de noisettes qui n’en affiche que 7 %. Le dessert est aussi un enfer. Selon Aurore Nougué, «il est important de s’octroyer des plaisirs ». Je teste les gâteaux de la pâtisserie toulousaine Klézia qui privilégie des ingrédients à indice glycémique bas comme la fleur de coco. L’entremets au chocolat est bluffant et me réconcilie avec mon régime.
En remplaçant quelques ingrédients dans ma liste de course, en évitant d’ajouter la fameuse poudre dans les cafés ou yaourts et en supprimant les pâtisseries, ma consommation est déjà tombée sous la barre des 10 morceaux par jour. Océane, journaliste à Toulouse, qui s’astreint un régime “low sugar” depuis 2 ans, me prouve qu’il est possible de tenir sur la longueur. «Cela m’a permis de revoir mon alimentation de fond en comble en privilégiant les produits les moins industriels possible. Aujourd’hui, je n’y pense plus et je ne mange du sucre que dans des occasions sociales. » De mon côté, je salive déjà sur ce macaron laissé dans le frigo par mon compagnon. Je me promets que ce sera le seul, à déguster avec un café bien noir bien entendu !
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