Alors que la France est de nouveau sous un régime de confinement national depuis ce mercredi 28 octobre, les ouvriers du BTP continuent de s’activer sur les chantiers. Un fonctionnement en mode dégradé qui ne doit pas masquer les difficultés rencontrées par ce secteur, selon Frédéric Carré, le président de la Fédération française du bâtiment d’Occitanie.
« On pourrait croire que tout va bien parce que les chantiers sont ouverts. Mais nous fonctionnons en mode dégradé », rappelle Frédéric Carré, le président de la Fédération française du bâtiment (BTP) d’Occitanie, qui attire l’attention sur une situation en trompe l’œil. Avec des projets décalés ou annulés, des plannings altérés pour maintenir la distanciation sociale entre les ouvriers et des difficultés ponctuelles d’approvisionnement, les entreprises déplorent une production réduite à 70 %. Ce qui se traduit par une baisse de Chiffre d’affaire global de 20 %. « Mais nos charges restent les mêmes. On perd de l’argent tous les jours », alerte le représentant local de la filière.
Face à cette situation, Frédéric Carré appelle le gouvernement à maintenir les dispositifs de soutien. « Ce n’est pas parce que nous pouvons travailler qu’il faut cesser de nous aider. Tant que l’activité n’a pas repris à plein, il est important que nous puissions continuer a bénéficier de la mesure de chômage partiel », insiste-t-il. Pour le président de la FFB Occitanie, il est également impératif d’envisager une exonération de charges et de proroger d’un an le remboursement des Prêts garantis par l’État (PGE).
« Ça a été une mesure salvatrice. Mais nous ne pourrons rembourser que quand nous gagnerons à nouveau de l’argent. Sinon elle perdra tout son intérêt en condamnant a posteriori les entreprises qui ont des difficultés de trésorerie », ajoute Frédéric Carré qui rappelle que la filière du BTP a su limiter les licenciements en « jouant avec la flexibilité et le travail en intérim (moins 60 % sur les trois derniers mois, NDLR) ».
Par ailleurs, Frédéric Carré s’inquiète d’un manque d’activité qui pourrait connaître un pic d’ici à six mois. En effet, dernier maillon d’une chaîne qui comprend des bureaux d’études, des cabinets d’architecte ou des fournisseurs, le secteur de la construction souffre également du coup de frein global donné à l’économie par le reconfinement.
« Il faut pratiquement un an et demi pour lancer un projet. Si l’on ne lance pas immédiatement tous ceux qui sont actuellement à l’étude, nous allons connaître un trou d’air dans nos carnets de commandes dans quelques mois. Les collectivités et, notamment les Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) doivent arrêter de tergiverser et accepter tous les permis de construire qui sont dans les cartons. Les enveloppes, autant que les besoins de logements, sont là. Il ne manque que la volonté politique de libérer le travail partout où on peut le faire », défend Frédéric Carré.
Celui-ci en est convaincu, en embauchant au moment de la reprise, la filière du BTP peut servir « d’amortisseur de crise ».
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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