En incluant le développement des RER métropolitains dans son volet consacré aux mobilités, le plan de relance du gouvernement a suscité l’espoir chez les partisans d’une étoile ferroviaire autour de Toulouse.
Le plan de relance du gouvernement relancera-t-il aussi le projet de RER à Toulouse © Rallumons l’étoileLes nombreux partisans d’un RER métropolitain autour de Toulouse se sont réjouis à la lecture du plan de relance publié ce jeudi 3 septembre par le gouvernement pour faire face à la crise économique engendrée par l’épidémie de Covid-19. Même si le projet toulousain n’est pas explicitement cité dans le document, au contraire de ceux de Bordeaux, Strasbourg ou Lille, le développement des RER métropolitains constitue en tout cas le deuxième axe du volet consacré aux mobilités, après l’aménagement des pistes cyclables et devant le soutien aux nouvelles offres de transports publics. Un détail qui n’est pas passé inaperçu.
Pour autant, du côté du collectif Rallumons l’étoile, qui promeut le RER toulousain depuis plusieurs années, l’enthousiasme est modéré : « Ce plan de relance est une occasion qu’il serait fort dommage de laisser passer. Mais nous ne croyons pas aux miracles. Il se pourrait qu’il s’agisse juste de financements déjà prévus comme pour l’aménagement du Nord toulousain et non pas de nouveaux crédits pour de nouveaux projets », tempère ainsi Benoît Lanusse, son porte-parole.
Il faut dire aussi qu’au niveau local, des freins majeurs subsistent à l’émergence d’une étoile ferroviaire. Et en premier lieu de la part de Toulouse Métropole et de Tisséo, l’organisme des transports publics. Dans un entretien accordé hier au site Actu Toulouse, Jean-Luc Moudenc a réitéré la position qui est la sienne depuis plusieurs mois : « Le train est une compétence régionale. Nous soutiendrons la Région si elle présente un projet, mais nous ne contribuerons pas financièrement, car ce n’est pas notre rôle. Notre mission, c’est de financer les métros, les trams et les bus ».
Un argument qui ne convainc pas Benoît Lanusse : « Le train n’est pas une compétence en soi. La Région est effectivement en charge des transports régionaux et la Métropole des transports en commun urbains, mais cela, quels que soient les modes. » Si Jean-Luc Moudenc semble décidé à concentrer ses efforts uniquement sur la troisième ligne de métro, pour laquelle il demandera 200 millions d’euros à l’État, soit un sixième de l’enveloppe globale consacrée aux projets de mobilité partout en France, le collectif Rallumons l’étoile n’entend pas se laisser décourager.
Malgré le poids déterminant de Toulouse Métropole, l’association assure son intention de persévérer dans sa démarche constructive et pragmatique. Depuis les élections municipales, elle peut compter à ses côtés 64 maires de l’agglomération signataires de sa charte pour un RER toulousain, représentant au total plus de 400 000 habitants. « Il y a un large consensus sur le besoin de RER et sur la méthode. Le seul point qui fait encore débat, c’est la question de la compétence de Tisséo pour contribuer au financement. Nous allons tout faire pour qu’un dialogue serein ait enfin lieu », résume Benoît Lanusse, qui préfère ainsi retenir les propos de Jean-Michel Lattes lors de sa réélection à la tête de l’organisme de transports. Celui-ci avait en effet assuré que Tisséo « prendrait sa part à la réflexion sur le RER ».
Rallumons l’étoile s’est d’ailleurs fixé de nouveaux objectifs à court terme. Parmi eux, le collectif cible notamment la ligne Colomiers-Arènes, qui bénéficie déjà d’une tarification Tisséo dans le cadre d’une convention avec la Région. D’ici 2022, il espère que deux rames puissent y circuler de 6 h à minuit sans s’arrêter. En attendant, le lobbying se poursuit avec plusieurs conférences au programme ainsi qu’un nouveau « Train nommé désir » en fin d’année, pour continuer à faire grandir l’envie de RER.
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