Si les riverains se félicitent majoritairement de la généralisation du stationnement payant, les travailleurs et les commerçants s’agacent de la contrainte que représente le fait de garer sa voiture.
En juillet dernier, une cellule spéciale a vu le jour au sein de la police municipale. Deux agents ont été affectés à temps plein à une mission bien spécifique : faire la chasse aux voitures ventouses, ces véhicules – parfois abandonnés – qui occupent à long terme les places de stationnement. « Nous avons estimé qu’un stock de 1000 voiture ventouses s’était accumulé. Aujourd’hui, il en reste 250 et nous les aurons toutes enlevées d’ici la fin de l’année », assure Olivier Arsac, l’adjoint au maire en charge de la sécurité. Afin d’endiguer le flux, un agrandissement de la fourrière municipale est d’ailleurs en cours d’achèvement.
Pointé du doigt depuis plusieurs années, le problème de ces voitures encombrantes n’est cependant pas le seul casse-tête pour les automobilistes toulousains cherchant à se garer. Ni le seul sujet à gérer par les pouvoirs publics, la problématique du stationnement s’apparentant souvent à un jeu de vases communicants : les mesures favorables aux uns mécontentent les autres. D’autant que l’espace manque. Le centre-ville dispose de 9700 places sur voirie et de 7700 dans les parkings souterrains… pour un total de 400.000 véhicules circulant quotidiennement.
«On ne peut pas courir toutes les deux heures à l’horodateur»
Parmi les plus impactés par cette course au stationnement, les riverains se félicitent de la généralisation progressive des places payantes depuis 2005, avec instauration d’un abonnement pour les résidents. «C’est beaucoup mieux en journée, cela n’a plus rien à voir !», constatent Monique Pontonnier et Michèle Labastries, les responsables de l’association du quartier Barcelone-Duportal-Lascrosses-Leclerc-Heraclès. «En revanche, il est quasiment impossible de trouver une place le soir à partir du jeudi, en raison des nombreux jeunes sortant à Saint-Pierre.» Une problématique qui se pose aussi dans les autres secteurs festifs de la ville, Jean-Jaurès et Esquirol notamment.
Mais désormais, le principal flot de critiques émane des travailleurs du centre-ville. «On ne peut pas se permettre de courir toutes les deux heures à l’horodateur», résume une commerçante. «Et cela représente aussi une contrainte pour les clients.» D’autant que consigne a été donnée par Olivier Arsac de davantage réprimer les stationnements impayés, qui atteignent 83 % à Toulouse. «Nous avons été épinglés par la Cour des comptes sur ce sujet», justifie l’élu.
Depuis un mois, et afin d’encourager le commerce de proximité, la mairie déploie cependant de nouveaux horodateurs qui offrent la première demi-heure de stationnement. Des équipements appelés à se généraliser «si les maires de quartiers en expriment la demande», explique Jean-Michel Lattes, l’adjoint au maire en charge des transports et des déplacements. «Notre objectif est de trouver un équilibre qui satisfasse le plus grand nombre. Sans mesures, la ville se serait étouffée sous le flot de voitures. Des dispositions spéciales ont été prises pour les professionnels de santé et les artisans, mais malheureusement les autres travailleurs doivent aussi s’adapter à l’évolution de la ville. Dans l’avenir, les transports en commun seront la solution.»
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