L’historique studio d’enregistrement Condorcet sera rasé en 2020, dans le cadre du projet Teso. Cherchant en vain un nouveau local, son directeur révèle le conflit qui l’oppose à la mairie suite aux propositions de relogement qui lui ont été faites. Il s’apprête à lancer une pétition.
@Hervé Breton« Depuis quatre ans, je fais profil bas dans l’espoir que les négociations avec la mairie aboutissent. Or, la situation n’avance plus. La façon dont ce dossier a été traité est scandaleuse », s’insurge Olivier Cussac, directeur du studio d’enregistrement Condorcet. Installé à Toulouse depuis 1971, ce lieu chargé d’histoire, qui a accueilli de grands noms français et internationaux de la musique, sera rasé en 2020 dans le cadre du réaménagement du quartier Matabiau.
Désespérément en quête d’un nouveau local, le compositeur a décidé d’alerter le grand public sur la situation, notamment via une pétition qui sera bientôt mise en ligne et dont le premier signataire sera Francis Cabrel. Avertie de cette intention, la mairie a pris les devants en diffusant à la presse une lettre adressée à Olivier Cussac. Dans ce courrier, Jean-Luc Moudenc se livre d’abord à un rappel juridique des faits.
En tant que titulaire d’un bail précaire, Olivier Cussac est en effet expulsable, sans indemnité à la clé. Néanmoins, « compte tenu de la notoriété du studio Condorcet », une solution est recherchée depuis plusieurs années selon le maire, qui liste les différentes propositions de relogements, notamment dans les bâtiments de la ferme Niboul à Borderouge ou dans les anciens locaux de l’annexe du Conservatoire de Croix-Daurade.
« Pour la ferme Niboul, une des conditions était que le preneur investisse 2 millions d’euros, une somme hors de nos moyens. Quant aux autres solutions, elles ne sont pas adaptées à l’activité », explique Olivier Cussac, auquel Jean-Luc Moudenc reproche d’avoir « volontairement attendu le dernier moment pour réagir ».
Une accusation qui fait bondir celui qui compose notamment les musiques des films d’animation à succès de la société toulousaine TAT : « Non seulement la mairie a décidé de détruire un lieu patrimonial de la ville, mais elle met en péril une activité qui se porte bien. Cela dénote d’une vision totalement rétrograde de la culture ».
Entièrement dévoué à la quête d’un nouveau local, Olivier Cussac se dit, de fait, forcé de mettre entre parenthèses son travail et affiche son pessimisme sur la possibilité de trouver d’ici la démolition en septembre 2020. De son côté, Jean-Luc Moudenc assure que les services de la mairie et de la Métropole continuent leurs recherches.
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