TORTUE. L’adjectif lui colle à la peau comme une sangsue ; à Toulouse, le tram serait lent. Mais pourquoi une telle réputation ? Est-ce par rapport au métro ? Aux voitures ? Le JT a mené l’enquête le long des rails, sans se presser.
«Il est quand même lent le tramway, non ?» Voilà un sentiment qui semble partagé par beaucoup de Toulousains. Comme si la vitesse était le seul critère de jugement. À Toulouse, la nouvelle ligne était à peine un embryon de projet qu’il avait déjà ses détracteurs. Dans une ville qui s’était précipitée en juin 1993 pour découvrir le tant attendu métro, le retour d’un service disparu dans les années 1950 n’a pas provoqué beaucoup de ferveur.
Alors lent ou pas lent ?
Du côté de Tisséo en tout cas, on semble lassé de cette étiquette : « Encore la question de la vitesse ! Au début d’accord, c’était un problème en raison de l’inexpérience des conducteurs mais de gros progrès ont été fait. Si l’impression de lenteur perdure, c’est sûrement lié à la configuration de la ligne ; le choix a été fait de desservir l’habitat avec beaucoup de quartiers traversés, beaucoup d’arrêts et de courbes où la vitesse est réglementée», assure Michèle Guallar, responsable de la communication.
Sur certains tronçons comme la traversée de Blagnac, le fait que le tramway soit mêlé à la circulation n’aide pas à atténuer cette réputation d’escargot. Mais que disent les chiffres ?
Pour l’ensemble de la ligne, depuis Palais de justice jusqu’à Aéroconstellation, il faut par exemple compter 45 minutes (34 depuis les Arènes). Le parcours entre Palais de justice et l’aéroport de Blagnac nécessite, lui, 32 minutes. Ce qui donne une vitesse moyenne de 19,8 km/h avec des pointes à 30 voire 40 km/h sur la route de Grenade et à 50 km/h entre la station Andromède-Lycée et Grand Noble. Incomparable avec les 36 km/h du métro mais mieux que la voiture dont la vitesse moyenne en ville est inférieure à 20 km/h. De plus, selon Tisséo, le tramway toulousain est dans le top 5 des plus grandes vitesses commerciales sur l’ensemble des lignes françaises.
Tout est donc une question de point de vue. Parmi les usagers, peu s’en plaignent réellement. «C’est vrai que parfois on se dit qu’il pourrait aller plus vite, notamment en ligne droite. Mais je préfère cent fois pouvoir regarder la vue quand on traverse la Garonne que d’être entassée dans le métro avec les gens collés sur leurs téléphones», lance Fatima, rencontrée à la station Croix de Pierre.
Si le tramway est plus lent que d’autres moyens de transport, «celui de Toulouse est aussi rapide que peut l’être un tram, avec en plus une régularité et une fréquence importante», ironise Michèle Guallar.
Dans une société pressée, c’est donc un parfait bouc émissaire. Pourtant, comme dirait l’autre, rien ne sert de courir…
Commentaires
Belin le 22/02/2025 à 20:54
Le meilleur chemin pour aller d'un point à un autre reste la ligne droite. Et pour le tramway toulousain c'est plutôt une sinusoïde !
D'après Google pour faire aéroport - palais de justice, sans bouchons : 17 mn !
Bref, une erreur politique de plus. À vouloir faire plaisir à tout le monde on ne contente personne !