PLOUF. On raconte que nos ancêtres les Volques Tectosages, trois siècles avant notre ère, ont rapporté à Toulouse l’or du sanctuaire d’Apollon de Delphes. Un trésor qu’ils auraient enfoui dans un lac sacré, situé à l’emplacement de la basilique. Alors que la place est en plein chantier, le JT a enfilé ses bottes, au cas où…
Sié/JTNotre enquête commence non loin de Saint-Sernin, à la bibliothèque du Périgord. La littérature regorge de témoignages discordants sur la légende du lac et de l’or qui y dormirait. Dans un livre de référence du XIXe siècle, L’Histoire générale de Languedoc, on peut lire : « François III Henri de Fleurigny, abbé de Saint-Sernin en 1748, fit faire des fouilles dans l’église de Saint-Saturnin, afin de prouver la fausseté de la tradition qui indiquait que son édifice était fondé sur un lac ». Des fouilles qui n’ont effectivement rien donné.
Cela n’empêchera pas, 63 ans plus tard, le baron Etienne-Léon de Lamothe-Langon, sous-préfet de Toulouse, de se rendre à son tour dans la crypte de la basilique. Lui, raconte avoir descendu 132 marches jusqu’à une vaste salle soutenue par d’énormes piliers : « Le milieu de cette enceinte était occupé par un grand lac dont les eaux noires, froides et silencieuses paraissaient dans un repos constant. » Il n’y trouve pas de trésor, mais y entend le bruit d’un torrent et y voit des statues… De quoi piquer notre curiosité.
Nous nous rendons donc sur place, bien décidés à dévaler l’escalier, ce que le curé de Saint-Sernin nous déconseille fortement. Refoulés, c’est au musée du Vieux Toulouse que nous poursuivons notre quête. Son conservateur, Gérard Villeval sait tout des secrets de la ville. Il douche nos espoirs : « Il y a beaucoup de fantaisistes et aucun lac sous Saint-Sernin ! Tout juste peut-on y trouver un puits, creusé au XIIe siècle, lors de la construction de la basilique. Il servait à faire la chaux, le ciment, à alimenter les bêtes et les ouvriers ». Et de décrire les deux galeries qui y mènent, l’une depuis le cloitre, l’autre depuis la sacristie.
Bien sûr, dans ce puits, à seulement six ou sept mètres de profondeur, il y a de l’eau… mais comme dans tous les puits de la ville : « en géologie on n’appelle pas ça un lac, c’est juste une nappe phréatique ! ». Quant au fameux trésor des Tectosages, il pourrait se trouver dans un autre lac, tout aussi inconnu, du côté de Vieille-Toulouse… Le JT a donc décidé d’attendre un peu avant de ranger ses bottes.
La rédaction
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Commentaires
Sanchez le 22/02/2025 à 11:45
Le trésor de Toulouse fut découvert pendant le forage de la ligne A du métro mais personne ne le sais