ESPOIR – Chef du département d’oncologie médicale à l’Oncopole, le professeur Jean Pierre Delord se montre enthousiaste quant aux possibilités offertes par l’immunothérapie. L’un de ses patients, Jean-Louis, affiche également son optimisme et son soulagement après trois mois de traitement.
«Je vis comme tout le monde. Pas de fatigue, pas de nausées, pas de découragement. Je viens moi-même en voiture et je peux très bien aller faire les magasins ou couper du bois avec mon gendre en ressortant.» Traité depuis trois mois par immunothérapie, Jean-Louis bénéficie d’une nouvelle méthode visant à stimuler son système immunitaire pour combattre le cancer. Ses premiers examens se sont montrés «plutôt encourageants.» Il attend désormais le prochain avec impatience.
Lorsque son oncologue, le professeur Jean Pierre Delord, lui propose cette solution, ce patient de 61 ans accepte rapidement. «J’avais déjà été traité par chimiothérapie et par rayons et j’ai malheureusement rechuté. Je voulais être soigné. Si l’on m’a proposé cette méthode, c’est qu’il y avait une grande chance que cela marche. Et nous faisons progresser la science par la même occasion.»
Jean-Louis vient tous les 15 jours à l’Oncopole pour recevoir une injection. «Un traitement beaucoup moins lourd», souffle-t-il. «Il y a bien évidemment quelques effets secondaires, quelques crachats de sang les premiers jours, des troubles digestifs et une petite toux, mais rien de comparable avec la chimiothérapie. Je n’ai pas besoin d’être véhiculé en ambulance, pas besoin de m’allonger après le traitement, je ne suis pas essoufflé. J’ai même pu retrouver une vie sexuelle tout à fait normale.» Il bénéficie également d’un accompagnement personnalisé : «Dès que nous avons des questions ou simplement pour planifier nos prochaines visites, nous appelons directement Christelle, l’infirmière coordinatrice», explique Jean-Louis.
Le professeur Jean Pierre Delord, qui dirige par ailleurs le service d’oncologie médicale à l’Oncopole, se montre aussi très «enthousiaste» sur les perspectives ouvertes par l’immunothérapie. Tant en matière de confort du patient que d’efficacité. «Nous sommes à une période de l’humanité où le savoir en biologie progresse grandement. En tant que médecin, il est forcément préférable de proposer un traitement aux effets secondaires beaucoup moins durs.»
Pour lui et pour ses collègues, la mission est triple. Tout d’abord, il s’agit d’expliquer simplement le procédé : éliminer le camouflage qu’adoptent certaines tumeurs et apprendre à l’organisme à se défendre seul grâce à des anticorps. Ensuite, il s’agit de surveiller les effets de ce traitement encore en phase de consolidation : «Dans quelques cas, il peut arriver que le corps sur-réagisse et tente aussi de se défendre contre des tissus sains», explique Jean Pierre Delord. Enfin, faut de capitaliser sur l’expérience acquise pour améliorer encore les soins. À Toulouse, les médecins et scientifiques sont très impliqués dans les programmes de recherche sur l’immunothérapie, qui permet aujourd’hui de traiter les affections de la peau, des voies respiratoires, ORL et urologiques.
Comme Jean-Louis, une cinquantaine de patients bénéficient de ces traitements innovants à l’Oncopole. Un nombre appelé à grandir prochainement. «D’ici dix ans, nous pouvons espérer atteindre le stade de la vaccination. Non pas préventive mais thérapeutique», augure le professeur Delord.
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