Fermés pendant toute la période de confinement, les centres équestres ont été durement impactés par la crise sanitaire. Pour certains, c’est même une “catastrophe”.
Illustration. ©BARBARA808 (Licence Pixabay)750 centres équestres animent la vie hippique occitane. 750 établissements qui ont affiché portes closes pendant toute la durée du confinement. Une fermeture imposée par décret qui a durement impacté les clubs. « Cela a été compliqué sur plusieurs aspects », confie Sébastien Janini, responsable du Haras de Lorane, à proximité de Toulouse. « Au niveau économique c’est indéniable, il a fallu s’occuper des chevaux, les nourrir, leur prodiguer des soins, il y a eu des coûts supplémentaires et pas les mêmes rentrées d’argent », témoigne-t-il.
Un constat inquiétant pour ce Haras qui abrite depuis 15 ans quelques dizaines d’équidés. Mais pour Sébastien Janini, l’heure n’est pas à la faillite. « J’ai eu la chance de pouvoir piocher dans ma trésorerie » relate-t-il. Une chance dont tous les centres équestres n’ont pas pu bénéficier, selon ce directeur. « Certains vont devoir mettre la clé sous la porte, c’est certain », assure-t-il. Et le déconfinement n’arrange rien. « Même si c’est un soulagement de pouvoir à nouveau recevoir du public, les coûts s’amplifient ». En effet, depuis le 11 mai, les cavaliers ont repris le chemin de l’équitation. Mais les normes sanitaires et de distanciation, mises en place pour endiguer la propagation du virus, conduisent les clubs à investir dans leurs structures. « J’ai dû mettre en place des lavabos sans contact pour les élèves », raconte Sébastien Janini. « Et en plus une seule monitrice ne suffit pas. Il faut que quelqu’un s’occupe de désinfecter après chaque cours et qu’un encadrant s’occupe des plus jeunes pour leur faire respecter les normes ». Des coûts importants, que tous les clubs ne peuvent pas permettre.
À quelques kilomètres de là, au centre équestre Roc de Bélesta, situé dans la commune de la Magdelaine-sur-Tarn, la situation est bien plus grave. « C’est une catastrophe et même avec la réouverture, ça continue de l’être », regrette Frank Valdebouze, le gérant du club. « Pendant toute la période de confinement, il y a eu une perte énorme, financièrement, on ne s’en sort pas du tout ». Sans aucune rentrée d’argent, la question de l’entretien des chevaux est primordiale. « Ils sont ma priorité », affirme Frank Valdebouze. « Mon fournisseur, avec qui je travaille depuis trente ans, me fait crédit. C’est grâce à cela que mes chevaux peuvent manger », assure-t-il.
En plus de cette absence de revenus, le responsable déplore un manque de soutien du gouvernement. « Je n’ai reçu que 1 500€ », dit-il, le sourire aux lèvres. Une aide qu’a également reçu le centre équestre de Buzet-sur-Tarn, les Écuries de Sulliac. Là-bas, la situation semble moins critique. Aude Gasc, la gérante du club, assure avoir « maintenu (le centre) à flot ». En partie, grâce à l’élan de solidarité des adhérents qui ont, malgré tout, « continuer de verser leurs cotisations ».
Salomé Dubart
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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