Alors qu’un protocole d’accord a été trouvé, ce samedi, entre les fédérations du BTP et le gouvernement pour rouvrir leurs chantiers, les professionnels se demandent comment ils vont pouvoir assurer leur sécurité sanitaire.
Difficulté à mettre en place les gestes barrière, à s’approvisionner en matériel, à mobiliser le personnel nécessaire : la plupart des chantiers se sont interrompus avec le confinement. Mais considérant que « les entreprises du bâtiment et des travaux publics sont essentielles à la vie économique du pays et à son fonctionnement », le gouvernement a vivement encouragé la profession à reprendre le travail. Et il a trouvé un protocole d’accord, ce samedi 21 mars, avec les fédérations du BTP (FFB, FNTP, Capeb) pour renforcer « dans les tout prochains jours, la continuité de l’activité du secteur et la poursuite des chantiers ». La sécurité du travail devra y être assurée « à travers des procédures adaptées, notamment pour respecter les gestes barrières et maintenir les distances entre salariés », indique le texte.
Ce dernier a fait bondir les responsables de la CGT Construction bois et ameublement 31 : « On nous oblige à reprendre le travail alors que le virus se propage et va bientôt atteindre son pic de dangerosité et de mortalité », peut-on lire dans un communiqué qui appelle les salariés du secteur à faire valoir leur droit de retrait ou à se mettre en grève face aux employeurs qui veulent redémarrer l’activité. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas si nombreux que cela, à en croire les antennes locales des organisations patronales, dont le message qu’elles délivrent à leurs adhérents reste très prudent : « Le mot d’ordre aujourd’hui est de ne pas reprendre les chantiers, à moins de pouvoir respecter les conditions sanitaires », déclare Roland Delzers, président de la Capeb Occitanie. Pour cela, il attend de recevoir le guide de bonnes pratiques que doivent diffuser dans les prochains jours les ministères du Travail et de la Santé. Un document réalisé avec l’OPPBTP, l’organisme chargé de la prévention des salariés de la branche : « Il y aura des fiches techniques, métier par métier. Reste à savoir comment appliquer ces recommandations sur le terrain », se demande, circonspect, Roland Delzers.
Il fait remarquer que de nombreuses situations empêchent d’appliquer la distance minimale d’un mètre, « comme être à deux dans une nacelle ou changer une baie vitrée ». Ou qu’il « vaut mieux donner un masque de protection à une infirmière plutôt qu’à un maçon ». Surtout, il rappelle que la reprise des chantiers dépend de la disponibilité des matériaux de construction. « Comment se procurer du béton alors que les usines qui en produisent ont toutes cessé leur activité ? » s’interroge-t-il. En signant ce protocole d’accord, dont on ne sait pas s’il atteindra son but, les entreprises du bâtiment ont obtenu du gouvernement que les mesures d’urgence qu’il a pris, telle la mise en place de chômage partiel, s’appliquent à elles « de manière rapide sur tout le territoire national, en particulier en termes de délais de réponse et de versements aux entreprises ». Une promesse nécessaire pour le président régional de la Capeb, qui craint qu’un renforcement du confinement signe la cessation de toute activité dans son secteur.
La rédaction
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