Dans son rapport accablant sur la prison de Toulouse-Seysses, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté indique une série de recommandations à mettre en place en urgence.
C’est un rapport tout simplement accablant. Du 31 mai au 11 juin derniers, onze contrôleurs représentant le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) ont visité le centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses. Ils ont relevé un nombre incalculable de “dysfonctionnements graves permettant de considérer que les conditions de vie des personnes détenues au sein de cet établissement sont indignes”. Une situation ancienne et connue mais qui continue de se dégrader sans que rien ne soit fait pour y mettre fin indiquent les contrôleurs.
Niveau de surpopulation carcérale “inacceptable” (898 détenus, dont 173 dormant sur un matelas posé au sol, pour 482 places), espace personnel de moins de 3m² en cellule pour les détenus, hygiène déplorable (cafards, punaises, rats, ordures…), cellules et parties communes en mauvais état, climat de violence permanent, accès aux soins dégradés pour les détenus…La liste est longue et le constat sidérant.
Comme le prévoit la loi en cas de “violation grave des droits fondamentaux” des détenus, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté mentionne dans son rapport de nombreuses recommandations à mettre en place en urgence à la prison de Toulouse-Seysses. Pour enrayer la surpopulation carcérale, les contrôleurs préconisent en premier lieu “la suppression immédiate des encellulements à trois et la fin du recours à des matelas au sol”. De même, “des protocoles ayant pour objectif la déflation carcérale, associant les différents acteurs de la chaîne pénale, doivent être mis en place sous la responsabilité des autorités judiciaires”, indiquent-ils.
Au sujet du délabrement des locaux de la prison de Toulouse-Seysses, “une rénovation urgente de la maison d’arrêt” est recommandée avec dératisation et désinfection de grande ampleur devant être suivie d’obligation de résultat. Afin de mettre un terme au climat de violence qui règne dans l’établissement, “la direction doit être plus présente en détention et assurer un contrôle”, poursuit le CGLPL. Enfin, “une prise en charge médicale adaptée aux besoins et droits des patients détenus doit être mise en place sans délai”.
Dans sa conclusion, le CGLPL demande aux ministres de la justice et de la santé de faire procéder à une inspection approfondie de l’établissement et de l”informer du suivi du plan d’action qui en découlera.
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