Ce mercredi 8 juillet, les salariés d’Airbus seront dans la rue pour défendre leurs emplois, après l’annonce d’un lourd plan social par l’avionneur européen.
Les salariés d’Airbus manifesteront contre les menaces qui pèsent sur leurs emplois, ce mercredi 8 juillet, à l’appel des syndicats CFE-CGC, FO et CFTC. Ils se mettront en grève durant une heure et demie, à partir de 10h30. Leur cortège partira du site de Saint-Martin-du-Touch, pour se rendre au bord des pistes de l’aéroport Toulouse-Blagnac, là où se trouve le siège de l’avionneur européen. Celui-ci vient d’annoncer un plan social qui prévoit 15 000 suppressions de postes, soit 11 % de ses effectifs en Europe, dont 5 000 en France et près de 3 400 à Toulouse. « Nous voulons être reçus par la direction pour lui signifier que nous n’accepterons aucun licenciement contraint. Nous lui demanderons de tout faire pour maintenir les emplois et donc les compétences, notamment grâce aux dispositifs d’activité partielle de longue durée ou de formation », précise Françoise Vallin, déléguée CFE-CGC. Elle rappelle qu’Airbus bénéficie de près de la moitié des mesures d’aide gouvernementales à la filière aéronautique, pour quelque 15 milliards d’euros. Un plan qui prévoit, entre autres, le remboursement de nouveaux avions pour les compagnies aériennes, à hauteur de 2 milliards d’euros, un dispositif de garanties à l’export et une hausse de la commande militaire.
Ce mouvement sera aussi l’occasion de faire passer un message au gouvernement : « Lorsque des plans sociaux sont présentés, à Airbus ou ailleurs, il faut faire en sorte de mettre en place des mesures qui facilitent le départ des plus anciens. Car les jeunes sont déjà suffisamment touchés. Ce sont eux qui subissent la précarité liée aux contrats d’alternance ou d’apprentissage. Ce sont eux qui doivent multiplier les stages et qui font face aux difficultés de recrutements. Si l’on ne veut pas voir une explosion sociale de la jeunesse de notre pays, il faut préserver les postes de ceux qui en ont. » Françoise Vallin pense que la mobilisation sera forte, compte tenu de la présence d’environ 5 000 salariés à la réunion syndicale du 2 juillet dernier : « Un premier signal fort. » Elle ne fait toutefois pas de « pari sur le nombre de grévistes et de manifestants. À chaque fois qu’un tel mouvement est initié, la prise de conscience se fait de manière progressive ».
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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