Pour accompagner la réorganisation des secours en Haute-Garonne, le Conseil départemental vient de voter l’augmentation de sa contribution au budget du SDIS 31. Une restructuration accueillie positivement par les syndicats, malgré des craintes sur la question des effectifs.
©Pierre Selim _ Wikimedia CommonsFace à la croissance démographique toulousaine galopante, une réflexion est menée depuis plusieurs années pour repenser en profondeur l’organisation des secours en Haute-Garonne. Lors de la dernière session du Conseil départemental, qui contribue à hauteur de 65 % au budget du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 31), les élus ont ainsi voté une augmentation de 2 % par rapport à 2019 afin d’accompagner ce remaniement d’envergure.
Pour rappel, la construction de neuf nouvelles casernes est prévue dans le département dans le but d’améliorer les délais d’intervention des sapeurs-pompiers sur l’ensemble du territoire. À Toulouse, trois centres doivent voir le jour d’ici 2021 au Sang de Serp (impasse Suzanne Lenglen), à Atlanta (chemin de Gramont) et au Chapitre (à l’angle des boulevards Eizenhower et Thibault). Plus un autre près du Meett, le nouveau Parc des expositions, à Aussonne.
À ce jour, la ville rose ne compte que deux casernes, celle de Genes-Lougnon, près du Grand-Rond, et Vion, à Saint-Cyprien. Après avoir envisagé sa fermeture, le SDIS 31 a finalement décidé de restructurer la première. La seconde, elle, sera peu à peu abandonnée et les locaux des allées Charles-de-Fitte seront, à terme, restitués à la mairie de Toulouse, son propriétaire.
Alors qu’ils sont mobilisés depuis plusieurs mois pour une meilleure prise en compte de leur statut, les sapeurs-pompiers voient plutôt le projet d’un bon œil. « Aujourd’hui, les pompiers de Vion peuvent intervenir jusqu’à Aucamville ou Fenouillet avec des délais importants. Cette redistribution autour de casernes plus petites, mais mieux réparties sur le territoire est une bonne chose pour améliorer les secours », juge Nicolas Marcoux, représentant de la CGT au sein du SDIS 31.
Toutefois, au sein d’une profession de plus en plus sollicitée et mobilisée depuis plusieurs mois pour une meilleure prise en compte de son statut, le bouleversement ne va pas sans provoquer quelques inquiétudes. « Comme partout, nous sommes dans une logique de rentabilité. Et si le projet ne s’accompagne pas d’une augmentation des effectifs, nous pouvons avoir des craintes d’une hausse des charges de travail et donc d’une diminution des services rendus, notamment en ce qui concerne les interventions pour des incendies », poursuit le syndicaliste.
Même son de cloche du côté du Syndicat autonome des sapeurs-pompiers professionnels du département (SASPP31) « Nous espérons que les moyens humains correspondront à l’évolution des infrastructures. Mais nous n’en sommes qu’aux prémices, il est trop tôt pour se prononcer. Des groupes de travail vont être mis en place pour réfléchir spécifiquement sur ce sujet… Nous verrons bien ce qu’il en ressortira », estime Damien Galtier, le vice-président du SASPP.
Reste l’épineuse question de l’abandon de la caserne Vion, que certains professionnels regrettent en raison de son emplacement stratégique. Et qui entraîne, de fait, le redéploiement des effectifs. « Des collègues acceptent mal d’être forcés à bouger, mais de manière générale, la logique est plutôt comprise. Une campagne de positionnement est déjà lancée par la direction. Les choses peuvent bien se passer », assure Nicolas Marcoux.
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