Député européen, le Toulousain Manuel Bompard estime que la reprise du travail chez Airbus met en danger les salariés et le reste de la population. Une décision permise selon lui par la mauvaise gestion de la crise sanitaire du gouvernement. ©Airbus
L’activité d’Airbus est-elle indispensable au fonctionnement du pays en temps de crise sanitaire ? Pour la figure toulousaine de la France Insoumise Manuel Bompard, la réponse à cette question ne fait pas de mystère. L’annonce de la remise en route des chaînes de production du géant de l’aéronautique en début de semaine dernière n’a pas été du goût de l’eurodéputé. Selon lui, en contraignant les salariés, en particulier les ouvriers et les techniciens qui ne peuvent pas faire de télétravail, à multiplier les déplacements et les interactions, cette décision ne fait qu’augmenter le risque de contamination. Non seulement pour les principaux concernés mais aussi pour l’ensemble de la population.
« Airbus annonce avoir mis en place des mesures sanitaires strictes. C’est très bien mais on peut se demander si les équipements de protection distribués ne seraient pas plus utiles aux personnels de santé qui en manquent cruellement. Surtout, la reprise d’Airbus entraîne aussi la reprise de nombreux sous-traitants qui n’ont pas forcément les moyens de mettre en place les mêmes mesures comme la désinfection des locaux », soutient Manuel Bompard, qui affirme avoir recueilli plusieurs témoignages en ce sens.
Pour le député européen, le responsable de cette situation ambiguë n’est autre que le gouvernement, qui multiplie les injonctions contradictoires. « On nous dit de rester chez nous, cela se comprend. Mais ensuite on nous dit d’aller travailler, puis d’aller aider les agriculteurs, c’est à géométrie variable. Cet amateurisme n’est pas à la hauteur de la crise », juge-t-il.
Comme ses collègues députés de la France Insoumise à l’Assemblée nationale, il demande ainsi à ce qu’une liste des secteurs essentiels soit dressée, afin de protéger leurs salariés et de permettre aux autres de se confiner en disposant des continuités indispensables à leur rémunération. « Le gouvernement nous dit que c’est compliqué d’établir une telle liste. Je ne prétends pas avoir la solution mais partir de ce qui fonctionne les jours fériés en temps normal me paraît être une bonne piste. En tout cas, malgré tout le respect que j’ai pour le savoir-faire d’Airbus, je ne crois pas que produire des avions soit vital en ce moment », avance le parlementaire qui propose donc que les tâches de production soient reportées.
Passés la sidération des premières semaines et l’union nationale, de plus en plus de voix commencent ainsi à s’élever pour critiquer la gestion du gouvernement. « Il ne s’agit pas de polémiquer pour des raisons politiciennes. Quand il y a des failles et des incohérences, il faut les dénoncer, la démocratie ne s’arrête pas en temps de crise. Que ce soit pour les masques ou pour les tests, il faut se rendre à l’évidence, la France a toujours un temps de retard », constate Manuel Bompard.
La rédaction
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