Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports, vient d’annoncer, ce mardi 11 septembre, la priorisation de la LGV Bordeaux-Toulouse et une participation financière de l’État. Les partisans de ce projet peuvent-ils pour autant crier victoire ? Doivent-ils encore craindre des rebondissements ou des virements de bord ?
Élisabeth Borne, ministre des Transports, vient de lancer un signal encourageant en direction des partisans de la LGV Bordeaux-Toulouse, lors de la présentation de la loi de programmation des investissements. Dans ce document qui rythmera la future loi d’orientation des mobilités, la ministre a suivi les recommandations du Conseil d’orientation et des infrastructures (COI). Elle a annoncé une hausse de 40 % des investissements pour les infrastructures de transport, soit une enveloppe totale de 24 milliards d’euros sur dix ans, et la priorisation de cinq grands projets dont la LGV.
Cette décision, qui intervient au moment où le gouvernement semblait s’être détourné des grands projets pour privilégier les transports du quotidien, a agréablement surpris les élus locaux. « C’est la première fois que la ministre des Transports annonce officiellement la priorisation de nos deux LGV régionales alors que, dans le même temps, des dizaines de grands projets en France sont reportés sine die », se félicite Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.
Pour autant, le sort de la LGV, qui a déjà connu de nombreux rebondissements, n’est pas définitivement scellé. « Il reste à finaliser le montage financier et le calendrier », tempère Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique social et environnemental régional. La ministre s’est engagée à rencontrer Carole Delga et les différents présidents de Région afin de discuter avec eux de ces sujets, sur la base des propositions du rapport Duron de 2015, dans son scénario 2. Une option qui prévoit une concrétisation d’ici à la fin 2032, plutôt que 2027 comme cela est suggéré dans un troisième scénario plus volontariste.
Depuis son lancement dans les années 1980, le Grand projet ferroviaire du sud-ouest (GPSO), qui doit rapprocher Toulouse à trois heures dix de train de la capitale, s’est transformé en feuilleton judiciaire et administratif entre opposants et collectivités locales soucieuses de profiter de cette infrastructure pour dynamiser l’économie de leurs territoires. Soumis au débat public en 2005 puis validé par le ministère des Transports en 2012, le projet avait reçu un avis défavorable de la commission d’enquête avant d’être déclaré d’utilité publique (DUP) en 2016. Le tribunal administratif de Toulouse avait contesté cette décision, puis le Conseil d’État avait rejeté, une dernière fois, tous les recours.
Jean-Luc Moudenc, président de la métropole, profite donc de l’occasion pour encourager le gouvernement et maintenir la pression : « La question du financement précède désormais la décision de lancer les projets (…) Cette nouvelle approche, de bon sens, est beaucoup plus sincère et crédible. Je regrette que le troisième scénario suggéré par le COI, dont le calendrier était plus favorable, ne soit manifestement pas retenu. »
Si, aujourd’hui, la prise de position de la ministre est reçue par les collectivités locales comme un signal positif, son projet de loi doit encore être soumis à l’arbitrage du Premier ministre puis au vote de l’Assemblée nationale. L’histoire mouvementée du dossier et les revirements récents du gouvernement, sur le plan banlieue ou le financement des CCI, engagent plutôt à la prudence. Rendez-vous en octobre pour le lancement des débats parlementaires.
Commentaires
Wim Peijnenburg le 22/02/2025 à 11:40
Pour voir l'article entier ce que Me Borne a en réalité annoncé : http://www.tgv-albret.fr/
Le 14 septembre 2018
A en croire les médias de ces derniers jours, la ministre des transports Élisabeth Borne
confirme la réalisation de la LGV Bordeaux-Toulouse
Tout d’abord, et pour rester dans le contexte de la situation économique de la France et de la SNCF, des incidents multiples dans le transport ferroviaire et de la vétusté des infrastructures (SNCF, routes, ponts…), la ministre des transports Élisabeth Borne ne pouvait que reconfirmer lapriorité mise sur l’entretien et la maintenance de l’existant.
La ministre des transports a annoncé le 11 septembre les arbitrages du gouvernement en matière d’investissements dans les infrastructures de transport.Elle confirme la priorité martelée depuis plusieurs mois portée sur les transports du quotidien mais elle laisse la porte ouverte concernant les grands projets (manière de laisser le flou et de ne vexer personne)
Or, voici ce que l’on lit aujourd’hui dans cette presse :
« La ligne LGV Bordeaux-Toulouse est sauvée et elle fait désormais partie des priorités du gouvernement. »
« Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice, Montpellier-Perpignan, Roissy-Picardie et Paris-Normandie sauvés ! Enfin sur le papier.
Le gouvernement s’est basé sur le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) présidé par l’ancien député socialiste Philippe Duron pour établir la programmation des investissements de transport. »
« Le gouvernement va programmer 13,4 milliards d’euros sur les cinq prochaines années et 14,3 milliards sur les cinq suivantes afin de maintenir un équilibre entre les ressources disponibles et les investissements. »
Voilà les quelques lignes que va retenir le grand public, ce qui, une fois de plus, lui fait croire que tous ces projet se feront…
La réalité est tout autre !
Nous avons bien compris et depuis longtemps qu’aucune des personnalités du gouvernement ne confirmera que le projet Bordeaux-Toulouse sera annulé. Ce serait, pour leur situation politique personnelle, contre-productif. En effet, elles se mettraient à dos les régions de Nouvelle Aquitaine et d’Occitanie qui ont financé la ligne Tours-Bordeaux dans le but d’obtenir la LGV Bordeaux-Toulouse.
Histoire de renforcée la pression, la région Occitanie évoque d’ailleurs la possibilité d’une demande de remboursement de sa participation à la LGV Tours-Bordeaux dans le cas où la prolongation jusqu’à Toulouse ne se ferait pas, oubliant qu’elle bénéficie déjà d’un gain d’une heure pour relier Paris !
En réalité, la ministre des transports Élisabeth Borne a annoncé 5 programmes d’investissements prioritaires :
N'oubliez pas de lire la suite !!!
semin le 22/02/2025 à 13:06
Bonjour, rien effectivement n'est défini ni programmation, ni financement. Sur votre article je corrige votre phrase : " Le Conseil d’État avait rejeté, une dernière fois, tous les recours". Le conseil d'Etat a rejeté les recours sur les lignes nouvelles entre Saint Médard d"Eyrans et Saint Jory et Saint Médard d'Eyrans et Dax. Il y a actuellement 2 recours auprès de la cour d'appel de Bordeaux pour AFSB et AFNT. Le 2 DUP concernant ces tronçons sont actuellement cassées.
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La rédaction le 22/02/2025 à 09:45
C'est noté, merci de la précision.