Près d’un tiers du territoire de l’agglomération est occupé par les espaces urbanisés. L’extension de ces derniers (habitat, activités, infrastructures…) au détriment des zones agricoles, naturelles ou forestières, plus communément appelée “étalement urbain”, n’a cessé de croître depuis les années 1970. Et en la matière, «la Ville rose est championne», constate François Saint-Pierre membre du Conseil de développement Toulouse Métropole (Codev).
Cette périurbanisation est le résultat de plusieurs facteurs conjoncturels. D’abord, l’explosion de l’aéronautique qui a entraîné un dynamisme économique sans précédent et a ainsi attiré des milliers de nouveaux arrivants dans l’agglomération. Ensuite, une politique de l’urbanisme basée sur le modèle étasunien, à savoir le développement de quartiers résidentiels, jusque dans les années 1990.
Ainsi, ce sont 950 hectares par an qui ont été gagnés par l’urbanisation, jusqu’à atteindre les 31% du territoire en 2013.Ce qui n’est pas sans poser de sérieux problèmes, comme Toulouse Métropole les identifie : « Un développement des déplacements automobiles, une congestion des points d’accès au centre-ville, la création de nouveaux réseaux de transports très coûteux pour les collectivités, une consommation importante en énergie, des émissions polluantes et enfin la disparition d’espaces naturels et agricoles au profit de l’urbanisation et une spéculation foncière sur les terres agricoles. » François Saint-Pierre observe une dernière difficulté : « Une ville qui s’étale trop ne laisse plus de place aux zones de respiration, de circulation de l’air, ce qui provoque l’extension des îlots de chaleur. » Pour preuve, le cas de Balma qui affiche 2° de moins que Toulouse grâce à la présence de la vallée de l’Hers.
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Mais, pour le représentant du Codev, les pouvoirs publics ont pris la mesure des enjeux et changent de vision : « Nous devons lutter contre l’étalement urbain ! Nous avons déjà commencé en diminuant de 10% le grignotage des terres agricoles », d’ailleur Annette Laigneau, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’urbanisme, prône la densification modérée. Autrement dit, densifier principalement à proximité des services, des zones d’emploi et des axes de transport. Désormais, le mot d’ordre de la métropole est : éviter, réduire et compenser. « Nous déterminons si les constructions sont nécessaires, nous les réalisons à minima et si elles sont indispensables, nous veillons à ce que l’espace agricole prélevé soit restitué ailleurs », explique l’élue. Car il faut bien loger les nouveaux arrivants.
Ainsi, la métropole annonce la construction de 10 000 logements par an. « 50 % le seront à Toulouse. Le plus possible, il s’agira de détruire pour reconstruire car la ville doit se reconstituée sur elle-même », précise-t-elle, tout en rappelant que le plan local d’urbanisation (PLU) est en révision. Il prévoit notamment l’extension des bâtis en hauteur dans certains quartiers comme cela a été le cas pour Marengo permettant ainsi la réalisation du projet de la tour d’Occitanie.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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