Le maire écologiste bordelais Pierre Hurmic s’oppose clairement au « projet insensé » de construction de la Ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse.
« Massacre » environnemental, gaspillage d’argent public, intérêt limité : le maire de Bordeaux liste les raisons de son opposition au « projet insensé » de la LGV entre Bordeaux et Toulouse. Lors d’une conférence de presse, jeudi 28 octobre, ce dernier a provoqué un nouveau rebondissement dans le dossier du “Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest” (GPSO) en exprimant clairement ses nombreux points de désaccords.
Premièrement, Pierre Hurmic soutient que des « solutions alternatives à la LGV » sont possibles. Notamment en rénovant les lignes Bordeaux-Toulouse existantes, actuellement en déficit d’entretien. Ces travaux « se chiffreraient entre 4,6 et 7,3 milliards d’euros, selon les études, en comparaison des 14,3 milliards d’euros du GPSO », soutient la mairie.
De plus, la municipalité assure que « sur dix passagers journaliers de la SNCF, un seul d’entre eux emprunte un TGV ». Favoriser la rénovation des lignes de TER serait donc, selon le maire, bien plus utile pour les voyageurs du quotidien. « L’économie de temps et les milliards d’euros engloutis avec le GPSO, dont profiteront quelques métropolitains, doivent-ils s’opérer au détriment du service à offrir à près de 90 % des usagers », questionne-t-il dans un appel lancé cette semaine pour interpeller les pouvoirs publics.
Dans un second temps, le maire de Bordeaux explique que la différence de temps de trajet, entre un aménagement (plus efficace) des lignes de TER actuelles et la création d’une nouvelle LGV, n’est que de 22 minutes. Avec l’ensemble des travaux prévus, « une seule minute gagnée avec le GPSO a un coût d’environ 166 millions d’euros, ce qui représente la création de 300 lits de CHU, ou encore la construction de trois lycées », souligne l’écologiste.
Toujours selon Pierre Hurmic, la construction de cette nouvelle ligne ferroviaire serait un “massacre” environnemental. « Elle détruirait des espaces naturels, des espaces agricoles et des espaces viticoles, dont la vallée du Ciron. La forêt de Gascogne, aussi, va être massacrée », s’indigne Pierre Hurmic. Un non-sens, selon lui : « Aujourd’hui, on nous dit de lutter contre le dérèglement climatique et demain, on va artificialiser 4 830 hectares d’espaces verts ».
Alix Drouillat
Après avoir étudié le journalisme trois ans à Toulouse, Alix fait désormais partie de l’équipe du Journal Toulousain en parallèle de son cursus à l’ESJ Pro de Montpellier.
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