Après un mois de « mardis de la colère », les principaux syndicats des personnels soignants ont appelé à une « manifestation monstre » pour l’hôpital public à Toulouse, ce mardi 16 juin. Une démonstration de force qui a réuni plusieurs milliers de manifestants pour demander des moyens.
Dans la continuité des « mardis de la colère », les principaux syndicats de personnels soignants et des collectifs d’usagers de l’hôpital public avaient appelé à une « manifestation monstre », ce mardi 16 juin 2020 à Toulouse. Pour ce premier gros rassemblement, la police attendait autour de 800 manifestants, mais ils étaient finalement plusieurs milliers de personnes à s’être donné rendez-vous sur les allées Jean-Jaurès à 14h00. Une première démonstration de force pour demander des moyens en faveur de l’hôpital public, à l’heure du Ségur de la Santé, la grande consultation sur le sujet lancée le 6 juin dernier par le gouvernement.
Après les applaudissements, les actes
Le cortège s’est élancé vers 14h15 derrière le camion de la CGT au rythme de divers slogan demandant « du fric pour l’hôpital public ». En première ligne, du personnel soignant portant un masque de plastique blanc pour dénoncer un manque de reconnaissance de la part du gouvernement. « Nous avons été applaudis pendant deux mois, maintenant nous attendons des actes », revendique Gabriela Forzyn infirmière au sein du service de rhumatologie de Purpan à Toulouse et syndiquée à la CGT. « Les hôpitaux ont été en mis en difficulté pour répondre à un problème de santé publique. Nous avons dû déprogrammer des hospitalisations, fermer des lits et détacher du personnel pour faire face », détaille-t-elle.
Principale revendication : des moyens pur l’hôpital public
En cause, un manque de moyens dénoncé par les représentants syndicaux qui égrainent les revendications depuis la plateforme du camion, en tête de cortège. Une augmentation du personnel avec 100 000 embauches, la réouverture des lits, des services et des hôpitaux de proximité fermés au cours des dernières années et une revalorisation salariale. Pour les soignants, mais également pour ceux qui ont été en première ligne : caissière, personnels des Ehpad, agents d’entretien, etc.
Un Ségur de la santé peu convaincant
« Ces moyens nous permettront d’accueillir et de soigner dignement les patients, dans toutes les dimensions du soin. Nous ne sommes pas là uniquement pour leur administrer un traitement. Nous ne voulons pas que les hôpitaux se convertissent en drive de la santé », développe Gabriela Forzyn qui se dit peu optimiste sur les résultats du Ségur de la santé. Elle craint surtout des mesures cosmétiques. « Nous ne pouvons pas nous contenter de revalorisations salariales qui risquent en plus d’être compensées par la suppression de RTT ou la remise en cause des 35 heures », argumente l’infirmière.
Une mobilisation sur le long terme
Cette inquiétude est partagée par Laurence Salmeron, militante du syndicat Sud et infirmière au sein d’un Ehpad à Toulouse : « Tant que les budgets n’évoluent pas dans le bon sens, la prise en charge ne pourra pas être optimale. En Ehpad, nous avons eu plus de décès causés par la souffrance liée à la solitude que par le Covid-19. Il nous faut plus d’effectifs. C’est à Macron de lâcher les moyens. Nous, nous resterons mobilisés tant qu’il le faudra », avertit-elle. Le rendez-vous est dores et déjà pris, mardi prochain, pour maintenir la pression sur le gouvernement.
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